anaphores

Comment utiliser des anaphores en français

Les anaphores grammaticales sont des outils puissants pour enchaîner des phrases, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Les anaphores standards sont normalement acquises au niveau B2. Pour une bonne préparation au DALF C1 — ou plus généralement pour se perfectionner en français —, nous allons nous intéresser à des procédés anaphoriques plus élaborés, qui permettent de rédiger des textes dans un registre formel avec un haut degré de cohésion.

Le contenu de cet article est extrait du livre Production écrite DALF C1. Les activités qui suivent font partie d’une production guidée d’un essai argumenté sur l’enseignement en ligne, ce qui explique la continuité thématique des exemples.

Anaphore : une définition

On appelle ici anaphore la reprise d’un mot ou d’un groupe de mots sous une forme différente. Par exemple : « Les étudiants ne supportent plus les visioconférences. Ils préfèrent abandonner les cours. » Dans cette phrase, Ils est l’anaphore de Les étudiants que l’on appelle alors l’antécédent. Dans cet exemple, ce procédé permet tout simplement d’éviter une répétition. C’est la première des 3 finalités que l’on peut donner aux anaphores :

  1. Éviter une répétition
  2. Développer l’antécédent
  3. Condenser l’antécédent

Rassurez-vous : nous ne ferons pas de théorie dans cet article, mais de la pratique et encore de la pratique ! Passons donc en revue les usages concrets des anaphores.

On appelle « anaphore » la reprise d’un mot ou d’un groupe de mots sous une forme différente

1. Anaphores pour éviter les répétitions

Vous savez sans doute que la langue française n’aime pas beaucoup les répétitions, surtout dans un écrit formel. C’est pourquoi les moyens de les éviter sont très nombreux :

A. Les anaphores nominales

L’antécédent est repris généralement par un synonyme ou un hyperonyme, c’est-à-dire un mot général qui englobe d’autres mots, comme animal pour chat.

B. Les anaphores pronominales courantes

Ce sont les pronoms personnels, relatifs, démonstratifs, possessifs… La plupart sont déjà maîtrisés au niveau B2. Mais vous aurez peut-être besoin de faire quelques révisions ?

C. Les anaphores pronominales : celui-ci, le premier, ce dernier

Ce sont des pronoms fréquemment utilisés dans les écrits formels, pour reprendre une partie d’un antécédent composé de plusieurs éléments. Par exemple : « L’enseignement en ligne peut générer des décrochages et des dépressions. Celles-ci (ces dernières) touchent particulièrement les étudiants isolés. » L’anaphore celles-ci reprend le dernier élément. En revanche, le pronom ils reprendrait tout le groupe nominal sans distinction (les décrochages ET les dépressions). Si l’on veut reprendre le premier élément de l’antécédent (les décrochages), on utilisera Les premiers.

D. Les pronoms quantitatifs (indéfinis) : aucun, nul, quelques-uns, certains, beaucoup, la plupart…

Également très utilisés dans les écrits formels, les pronoms quantitatifs permettent de diviser un antécédent en plusieurs groupes. Par exemple : « Les étudiants s’ennuient pendant les visioconférences. La plupart d’entre eux font d’autres activités en même temps. Certains finissent même par se déconnecter. » Les 2 anaphores reprennent bien l’antécédent Les étudiants, mais pas dans la totalité : ils divisent en différentes quantités ou proportions.

Activité 1 – supprimer les répétitions

Remplacez les répétitions par les anaphores qui conviennent en faisant les transformations nécessaires. Puis, cliquez sur la flèche pour découvrir un exemple de corrigé.

2. Anaphores pour développer l’antécédent

Prenons tout de suite un exemple : « Tous les cours de licence se déroulent désormais sur Zoom. Ce logiciel de visioconférence américain connaît un énorme succès depuis l’année dernière ». Ici, l’anaphore ne se contente plus d’éviter une répétition, elle comporte une description de l’antécédent. Ces anaphores à valeur descriptive sont très employées à l’écrit, notamment dans la presse. C’est un procédé à la fois économique et efficace pour développer un sujet, en apportant les informations pertinentes au bon moment. Il assure ainsi une progression thématique, mais également un meilleur enchaînement des phrases. Par ailleurs, vous remarquerez que l’anaphore est précédée le plus souvent par un adjectif démonstratif.

Activité 2 – Associer

Associez les phrases suivantes.

A. Au début de l’année, chaque étudiant reçoit un mot de passe pour accéder à Moodle.
B. L’étudiant travaille en autonomie sur un module théorique avant chaque TP.
C. En première année de licence, les enseignements comportent surtout des cours magistraux.
D. Les étudiants ont fait publier dans un magazine une pétition demandant l’arrêt des cours en ligne.
E. La crise sanitaire aura touché bien plus les étudiants en licence qu’en doctorat.
F. Les universités ont dû débloquer des crédits pour s’acquitter des frais de tutorat.

1. En effet, la formation à la recherche comprenant essentiellement du travail individuel souffre moins de la distance.
2. Cette requête qui a recueilli plus d’un millier de signatures a fait l’effet d’une bombe sur le campus.
3. Cette plateforme d’apprentissage en ligne d’origine australienne est la plus adoptée dans les universités françaises.
4. Cet accompagnement pédagogique assuré par des étudiants plus anciens se révèle en effet indispensable dans les cours en ligne à grands effectifs.
5. Ces travaux pratiques, à ne pas confondre avec les travaux dirigés, se déroulent en laboratoire par petits groupes de quinze étudiants au maximum.
6. Ces cours dispensés par des professeurs expérimentés ont lieu dans des amphithéâtres pouvant accueillir plusieurs centaines d’étudiants.

Ce procédé anaphorique assure ainsi une progression thématique, mais également un meilleur enchaînement des phrases

3. Anaphores pour condenser l’antécédent

C’est le procédé inverse du précédent : au lieu de développer, il s’agit de reprendre un antécédent d’une certaine longueur, en résumant ou généralisant son contenu sémantique. Par exemple : « L’enseignement en ligne défavorise les étudiants qui manquent de moyens ou qui présentent des difficultés pédagogiques. Ces inégalités sont scandaleuses, etc. » En reprenant de manière générale le fait ou l’argument précédents, l’anaphore permet de faire une transition avec l’idée qui va suivre. On peut distinguer notamment 2 procédés pour condenser l’antécédent :

A. Les anaphores nominales

Événement, évolution, hypothèse, phénomène, caractéristique… : il existe un grand nombre de noms génériques qui permettent de désigner des faits, des catégories de personnes, des concepts, etc. Ces termes peuvent être neutres ou comporter un jugement de valeur, comme ces inégalités dans l’exemple ci-dessus. Une bonne stratégie pour perfectionner nos écrits est alors de connaître une large gamme de ces noms. Prenons un autre exemple : « Il faudrait prêter des ordinateurs portables aux étudiants en situation de précarité. Mais une telle mesure coûterait cher aux établissements. » Dans certains cas, nous pourrons avoir besoin d’ ajouter un accent d’intensité par les adjectifs tel ou pareil.

B. Ce + pronom relatif ou ce + préposition + pronom relatif

Voilà un moyen très pratique de reprendre tout un énoncé, sans changer de phrase. Par exemple : « Cette année, tous les examens devront se passer en ligne, ce qui risque d’augmenter les tentatives de fraude. » Un autre exemple plus complexe, avec une préposition : « Mon école organisait des cours en ligne depuis dix ans, ce grâce à quoi elle s’est adaptée rapidement à la crise sanitaire. » C’est une formulation soutenue : à l’oral, nous dirions plutôt et c’est grâce à cela que…

Activité 3 – Compléter avec des anaphores nominales

Activité 4 – Compléter avec ce (+ préposition) + pronom relatif

Ce procédé anaphorique permet notamment de faire une transition avec l’idée suivante

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À partir d’un niveau C1, la maîtrise de ces procédés anaphoriques vous aidera à renforcer la cohésion de vos textes argumentatifs. Vos phrases s’enchaîneront avec fluidité, tout en évitant des répétitions désagréables.

Pour aller plus loin, voyez maintenant comme mettre des arguments en valeur.

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réviser un texte

10 stratégies pour réviser un texte

Comment réviser un texte ? Même en langue étrangère, nous sommes capables de relire un texte pour corriger une partie des erreurs. Cette capacité d’autocorrection devient même indispensable à partir du niveau B2.

Voici donc 10 stratégies pour réviser un texte avec efficacité. Elles sont valables pour tous les niveaux et non seulement pour le français, mais toutes les langues.

1. Se donner le temps de réviser un texte

L’écriture d’un texte comprend toujours 3 grandes étapes : 1. Planifier 2. Rédiger 3. Réviser. Oui, la révision est une étape à part entière et quand elle est négligée, le lecteur le voit tout de suite ! Il faut donc anticiper cette révision : prévoir, avant même d’écrire, un temps suffisant pour réviser le texte, surtout pendant un examen. Pour un texte de 250 mots, comptez un minimum de 5 minutes avec plusieurs relectures.

La révision est une étape à part entière

2. Regarder d’un autre œil

Avez-vous des difficultés à relire vos textes ? C’est normal, car il est difficile d’être objectif avec soi-même. Heureusement, il existe des techniques qui ont fait leur preuve. Leur point commun est de faire observer un texte avec un « œil neuf » :

  • Laisser reposer. Écrivez votre texte, puis attendez quelques heures ou même quelques jours pour le relire. Vous l’aurez un peu oublié et les erreurs se verront mieux.
  • Lire sur un autre support. Vous avez écrit à la main ? Alors, copiez-le sur votre ordinateur. Vous avez tapé le texte sur votre ordinateur ? Eh bien, imprimez-le, etc.
  • Lire le texte à l’envers. C’est-à-dire commencez la lecture par la fin et remontez… Ou commencez par le milieu. L’important est de regarder le texte d’une manière inhabituelle.
  • Lire à voix haute. Passer un texte à l’oral permet de le considérer d’une façon radicalement différente. C’est un bon moyen notamment pour repérer les problèmes de syntaxe.

L’important est de regarder le texte d’une manière inhabituelle

3. Décomposer la révision

Il est impossible de tout vérifier en même temps. Pour une révision efficace, il vaut mieux faire plusieurs relectures avec un objectif différent à chaque fois. 2 relectures au minimum : une pour le contenu (les idées), l’autre pour la forme (la langue). Pour la langue, on pourra distinguer le vocabulaire et la grammaire, ou encore les erreurs au niveau de la phrase (syntaxe) et celles au niveau du mot (orthographe lexicale et grammaticale).

4. Commencer par le contenu

Par où commencer la révision ? Il est vivement conseillé de commencer par le contenu. C’est le plus important, car on écrit d’abord pour partager des idées ou faire passer un message. Il faut donc s’assurer que les idées sont clairement exprimées et que tout le contenu prévu dans l’étape de planification se trouve bien dans le texte. Par ailleurs, vérifier la grammaire dans un second temps est plus logique. En effet, pourquoi corriger la construction d’une phrase si vous décidez finalement de la supprimer, car elle est trop loin du sujet ? Quelle perte de temps !

Réviser un texte, ce n’est pas seulement corriger la grammaire, c’est aussi et d’abord vérifier le contenu

5. Établir une liste de vérification du contenu

Un bon moyen de ne rien oublier, c’est d’établir une liste de vérification qui permettra de relire le texte avec des objectifs précis et en suivant un mouvement de zoom : mise en page > paragraphes > phrases. Prenons un exemple concret : que devrez-vous vérifier après l’écriture d’une lettre formelle ?

  • Mise en page : coordonnées de l’expéditeur, objet, espace entre les parties…
  • Introduction et conclusion : formule d’appel, présentation du problème, formule de salutations…
  • Développement général : progression logique, transition entre les parties…
  • Construction des paragraphes : arguments principaux et secondaires, exemples, connecteurs…
  • Ponctuation : place des virgules, points d’interrogation…

Avec l’entraînement, vous aurez cette liste dans la tête : plus besoin de l’écrire ! Mais, si vous ne savez pas du tout quoi mettre dans votre liste de vérification, alors… commencez plutôt par apprendre à écrire une lettre formelle !

6. Créer son guide d’autocorrection

Concernant la forme, que devrez-vous relire en priorité ? Essayez de repérer les erreurs de langue que vous faites le plus souvent. Puis, notez les points précis à vérifier, en les classant précisément pour déterminer un ordre de relecture : choix des prépositions, conjugaison des verbes, accords des adjectifs et des participes passés, etc. Selon vos préférences, vous présenterez votre guide d’autocorrection sous forme d’une liste ou d’une carte conceptuelle, comme dans cet exemple.

7. Adopter les bons outils

Il est difficile de réviser totalement un texte sans professeur pour le corriger. Si cela reste assez simple pour l’orthographe et la conjugaison — grâce aux dictionnaires et aux conjugueurs —, c’est beaucoup plus compliqué pour la construction des phrases. Heureusement, il existe sur Internet des outils qui pourront vous assister. Le rouleau des prépositions, par exemple, permet de vérifier avec quelles prépositions on construit un verbe ou un adjectif. Un autre site, la Banque de dépannage linguistique est une énorme base de données capable de répondre à toutes sortes de questions. Tapez par exemple « duquel » et vous obtiendrez des explications détaillées sur ce pronom relatif.

8. Utiliser un correcteur automatique

Commencez par réviser vous-même les erreurs de langue dans votre texte. Puis, pour vérifier que vous n’avez rien oublié, essayez d’utiliser un des nombreux correcteurs automatiques en ligne. Attention : ces services restent très limités au niveau de la phrase. Mais, ils peuvent repérer des erreurs au niveau du mot, comme l’orthographe, et suggérer des corrections. Je vous recommande en particulier Reverso ou encore BonPatron.  Mais vous souhaiterez peut-être investir dans un outil plus performant comme Antidote.

9. Tester un texte sur quelqu’un

Voici une idée d’activité pour tester l’efficacité de vos arguments. Écrivez une lettre dont le destinataire est un directeur (ou un maire, etc.) Demandez à quelqu’un de lire votre lettre et d’imaginer que c’est lui le destinataire. Demandez-lui ses réactions. Attention, précisez bien que c’est un travail sur le contenu, qu’il ne faut pas s’occuper maintenant des problèmes de grammaire ou d’orthographe. Voici des exemples de questions pour guider votre discussion : si tu étais le destinataire de cette lettre, est-ce que tu serais convaincu ? Pourquoi ? Est-ce que mes arguments sont clairement exprimés ? Est-ce que la lecture est aisée ? Est-ce que tu es d’accord avec la solution que je propose… ?

10. Échanger les révisions

Après avoir rédigé un texte, échangez-le avec un partenaire. Pour une révision plus efficace, distinguez bien le contenu et la forme. Commencez par vérifier uniquement le contenu, sans vous occuper des problèmes de langue, en utilisant une liste de vérification comme nous l’avons vu dans la stratégie 5. Puis, discutez pour expliquer et justifier vos remarques. Quant à la forme, ne corrigez pas les erreurs, indiquez-les seulement sur la feuille, pour que votre ami essaie de les corriger lui-même. Pour faciliter son travail, vous pourriez utiliser un code de correction avec des couleurs (vert pour la grammaire, rouge pour le vocabulaire, etc.) Lire et critiquer d’autres productions, même incorrectes, vous aidera à améliorer vos propres textes. En revanche, je ne conseille pas de noter (donner des points) le texte de votre partenaire, comme dans un examen. C’est trop difficile et souvent… source de conflits !

Lire et critiquer d’autres productions vous aidera à améliorer vos propres textes

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Et vous, quelles sont vos stratégies préférées pour relire vos textes ? Partagez-les avec nous !

Pour aller plus loin, découvrez ces 10 stratégies pour améliorer la production écrite.

Désormais, il est même possible de réviser un texte avec ChatGPT.

Dans le livre Production écrite DELF B2, à télécharger au format PDF, vous trouverez des activités pour corriger une production écrite en FLE.

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essai argumenté au DALF C1

Modèle d’un essai argumenté au DALF C1

Vous voulez savoir comment réussir un essai argumenté au DALF C1 ? Alors, suivez le guide !

Qu’est-ce qu’un essai argumenté au DALF C1 ?

Au DALF C1, l’essai argumenté constitue la deuxième partie de l’épreuve de production écrite. Je vous invite à consulter le modèle de synthèse proposé pour la première partie.

En bref, dans un essai argumenté au DALF C1, le candidat doit développer une opinion personnelle, en suivant la consigne qui décrit la situation de communication : rôle, type de texte, destinataire, etc. Attention, le terme officiel essai argumenté est assez ambigu. Il faudrait plutôt dire texte argumentatif. En effet, le candidat peut être amené, selon les consignes, à écrire une lettre ou un article, ou encore à participer à un forum électronique, etc. La longueur minimum est de 250 mots.

Le sujet d’un essai argumenté au DALF C1 a toujours un rapport direct avec le thème des documents imposés pour la synthèse. C’est pourquoi il est conseillé de faire les 2 exercices dans l’ordre : lorsque vous démarrez l’essai, le sujet vous est devenu familier. Mais attention : il s’agit bien cette fois de développer des idées personnelles, avec des exemples tirés de votre expérience et de votre environnement. Il ne s’agit pas de réutiliser le contenu des documents sources.

Cet exercice est plus rapide que la synthèse. Normalement, 1 heure devrait suffire.

Je vous propose maintenant d’observer la méthode à suivre en 3 étapes : 1. Planifier 2. Rédiger 3. Réviser.

Comment réussir un essai argumenté au DALF C1

Découvrez d’abord le sujet, qui comprend seulement une consigne :

Au nom d’une association qui lutte contre les discriminations en milieu professionnel, vous écrivez à la ministre du Travail pour dénoncer les discriminations linguistiques dont souffrent de nombreux salariés. Vous insistez sur leur gravité en vous appuyant sur des exemples précis et vous proposez des mesures concrètes. 250 mots minimum

Étape 1 : je planifie l’essai argumenté (de 20 à 25 minutes)

Cette grande étape comprend les opérations successives qui vont amener à établir le plan détaillé de l’essai argumenté.

1.1. J’analyse le sujet

Dans la plupart des cas, la consigne impose une simulation : le candidat doit jouer un rôle dans une situation donnée. Le premier travail consiste donc à bien comprendre la situation de communication et à développer son contexte. Pour cela, je vais me poser des questions très précises.

Dans un essai argumenté au DALF C1, la consigne impose une simulation : le candidat doit jouer un rôle dans une situation donnée

Qui suis-je selon la consigne ?
Je suis président d’une association qui lutte contre les discriminations, de toutes sortes, en milieu professionnel. Donc je n’écris pas dans un but individuel. Je ne vais pas parler des discriminations dont je souffre personnellement : je vais exposer les exemples et les témoignages que j’ai pu recueillir dans le cadre de mon activité associative.

Puisque je dois évoquer mon association dans le texte, ce serait plus réaliste d’imaginer son nom. Par exemple : association pour l’égalité au travail (EAT).

Quel est le problème ?
Mon association juge inacceptables les discriminations linguistiques dans le milieu du travail en général. C’est le moment de rappeler mes connaissances générales sur le sujet. De nombreux employés sont inégalement traités à cause de de leur manière de parler, etc. Même si la parution d’un livre a attiré l’attention du public sur ce problème, il intéresse encore trop peu de monde, surtout dans les entreprises.

À qui dois-je écrire ?
À la ministre du Travail. Comme c’est un membre du gouvernement, je devrai utiliser un registre de langue très formel. Par ailleurs, je dois essayer de comprendre mon destinataire, de me « mettre à sa place » pour adapter mon argumentation. C’est quelqu’un de très occupé. En comparaison avec des problèmes graves comme le chômage ou la formation professionnelle, les discriminations linguistiques ne doivent pas être la priorité de son ministère. À moi de convaincre de leur importance.

Quel type de texte ?
La consigne dit « Vous écrivez à la ministre… ». Il s’agit donc d’une lettre formelle. C’est d’abord un texte argumentatif, comme toujours à l’examen, mais qui doit adopter une forme particulière. Je devrai mentionner le destinataire, préciser l’objet, signer à la fin, etc. Je devrai obligatoirement employer des formules standard, notamment pour commencer la lettre et saluer le destinataire.

Dans quel but ?
En général, la consigne indique clairement le but du texte à écrire. D’une part, je dois « insister sur la gravité » des discriminations linguistiques au travail, exemples à l’appui, pour convaincre la ministre de s’en préoccuper. D’autre part, je dois lui proposer « des mesures » pour lutter contre ces inégalités. Et des mesures « concrètes », c’est-à-dire précises et applicables.

1.2. Je cherche des idées

C’est le moment de faire un gros remue-méninge (brainstorming), c’est-dire de chercher et noter rapidement les idées sur un brouillon. Si j’ai le droit de reprendre dans les documents sources une ou deux idées qui me semblent pertinentes pour mon objectif, je n’oublie pas que je dois surtout exposer mes propres arguments et exemples, tirés de ma réflexion personnelle et de mon environnement. Dans ce modèle, ils seront ancrés dans la société française qui est la mienne, mais ils peuvent provenir de tous les pays, selon l’expérience du candidat.

D’abord, j’ai besoin d’arguments pour exposer la gravité des discriminations linguistiques au travail et les illustrer par des exemples précis. Je n’oublie jamais à qui je m’adresse (mon destinataire) : mes arguments doivent convaincre la ministre de la nécessité d’intervenir. Je cherche des exemples marquants — si nécessaire, je les invente — et surtout j’évite les anecdotes sans importance qui affaibliraient mon argumentation.

Je n’oublie jamais mon destinataire : je recherche des arguments et des exemples qui pourraient le convaincre

Soit, par exemple :

  • Discriminations linguistiques très présentes en France, pays où même un Premier ministre — Jean Castex en 2020 — est moqué pour son accent dans la presse et les réseaux sociaux.
  • Mais Castex a accédé aux plus hautes fonctions malgré son accent : une exception !
  • Parution de livres importants (Philippe Blanchet, Jean-Michel Apathie) a attiré l’attention. Malgré tout, le phénomène reste méconnu.
  • Une enquête IFOP publiée en janvier 2020 révèle que plus de dix millions de personnes en France seraient concernées par ces discriminations. Pourtant, cela reste un handicap invisible.
  • Le phénomène ne touche pas seulement les personnalités des médias, mais tout le monde. Surtout les métiers de contact (enseignement, commerce…), mais pas uniquement. Témoignage d’un ingénieur qui s’est vu refuser un poste à cause de son accent du nord.
  • Pour une personne discriminée, la carrière peut devenir une véritable course d’obstacles : obstacle à l’embauche, obstacle à l’épanouissement, obstacle à l’avancement…
  • Obstacle à l’embauche : l’accent sert de barrage à la sélection. On refuse un accent du sud qui évoque les vacances, qui n’annonce pas l’engagement et la performance. Pourtant, critère non recevable car sans rapport avec les compétences. Des travailleurs se résignent à rester dans leur régions, renoncent aux postes prestigieux à Paris.
  • Le recruteur ne discrimine pas uniquement selon l’origine géographique, mais aussi sociale. Une prononciation typique de quartier populaire constitue un handicap lors de l’entretien d’embauche.
  • Obstacle à l’épanouissement. Une des sources de souffrance au travail. Les stigmatisations engendrent un mal-être. Le salarié ne peut exprimer tout son potentiel. Nombreux cas de mise au placard : on lui refuse les missions les plus intéressantes. Cela peut même aller jusqu’à des sanctions économiques : moins de primes, écarts de salaire.
  • Obstacle à l’avancement : plus on monte dans la hiérarchie, plus le problème de l’accent se fait sentir. Les plus hautes fonctions restent réservées à ceux qui parlent selon la norme parisienne.

Ensuite, je dois proposer des mesures concrètes. Là encore, je pense au destinataire : a-t-il déjà pris des mesures ? Mes propositions le concernent-elles directement ? Sont-elles réalisables ?

  • Faire appliquer les lois existantes avec plus de rigueur, renforcer les contrôles. Une nouvelle loi serait inutile, car toute forme de discrimination est déjà interdite au travail par le code pénal. Une prononciation est, comme la couleur de peau, un attribut de la personne et refuser cela c’est rejeter la personne, donc c’est discriminant.
  • Malgré tout, une loi restera toujours difficile à appliquer, surtout pour le recrutement. Comment prouver une discrimination linguistique à l’embauche devant un tribunal ?
  • Miser sur la sensibilisation : les employeurs ne doivent plus trouver normal ce type de discrimination. Informer les recruteurs, par une campagne d’information, que les discriminations linguistiques sont sévèrement punies par la loi.
  • Formation professionnelle : intégrer à la formation des futurs managers un module sur la tolérance linguistique au travail.
  • Lancer une enquête. Pas encore d’enquête spécifique au travail. Notre association serait prête à communiquer les données qu’elle a déjà recueillies.
  • Créer un centre d’appels dédié, qui pourrait recueillir les témoignages par téléphone.
  • Demander au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de sanctionner la glottophobie à la télévision, au même titre que les autres discriminations.

1.3. Je prépare le plan détaillé

C’est le moment de préparer le plan qui me guidera dans la rédaction du texte. Pour réussir un plan argumentatif, je dois :

  • prévoir une introduction, un développement et une conclusion qui respectent les particularités du type de texte demandé.
  • structurer mon développement en 2 ou 3 parties équilibrées, de longueur à peu près égale.
  • organiser logiquement la progression du texte en fonction de l’objectif à atteindre.
  • sélectionner et mettre en valeur les arguments qui peuvent être les plus convaincants pour mon destinataire.
  • développer chaque argument essentiel en l’étayant par des idées secondaires et des exemples.

Dans mon exemple, on peut considérer la structure générale du développement comme déjà établie par la consigne : gravité du phénomène + solutions proposées.

Voici donc mon plan détaillé en 2 parties. Sur un brouillon personnel, je ne rédigerais pas mes phrases et j’utiliserais des abréviations pour gagner du temps.

Introduction

— Motif du courrier
— Glottophobie répandue en France, même dans les médias officiels.
— Cas Jean Castex, à la fois révélateur et non représentatif : malgré son « handicap », il occupe les plus hautes fonctions.

I. Une course d’obstacles

  1. Obstacle à l’embauche

— L’accent comme critère de sélection. On refuse un accent du sud qui évoque les vacances, pas l’engagement ni la performance. Pourtant, critère non recevable car sans rapport avec les compétences.
— Discriminations non seulement géographiques, mais sociales. Une prononciation typique de quartier populaire : un handicap lors de l’entretien d’embauche. La prononciation comme cause du chômage ?

2. Obstacle à l’épanouissement

— Frein à l’avancement : Les plus hautes fonctions réservées à ceux qui parlent selon la norme parisienne. Voire sanctions économiques : moins de primes, écarts de salaire.
— Souffrance au travail : difficile à croire, mais graves conséquences d’un simple accent. Dans les entreprises les moins tolérantes, souffrance au travail avec pathologies liées : stress, dépression.

II. Mesures proposées

1. Appliquer la loi existante

— Inutilité d’une nouvelle loi : prononciation, comme la couleur de peau = attribut de la personne. Refuser cela c’est rejeter la personne, donc c’est discriminant. Or, toutes formes de discriminations au travail déjà interdites par le code pénal.
— Rappeler la loi aux recruteurs : envoyer circulaire aux entreprises.
— Mais difficile à appliquer : comment prouver une discrimination linguistique devant un tribunal ?

2. Lancer une enquête

— Pas encore d’enquête spécifique au travail. Permettrait de prendre des mesures pour sensibiliser les différents acteurs.
— Proposition d’aide : notre association prête à communiquer les données recueillies.

Conclusion

— Appel à l’action
— Salutations

Étape 2 : je rédige l’essai argumenté (de 25 à 30 minutes)

Avec un plan suffisamment détaillé, je peux maintenant passer à la rédaction sans crainte d’oublier des idées importantes. C’est le moment de se rappeler les règles à respecter selon le type de texte.

Que doit contenir une lettre formelle ?
Contrairement à d’autres types de textes, une lettre formelle doit respecter une norme. Elle doit obligatoirement comporter :

  • Une mise en page qui distingue clairement l’en-tête (coordonnées, date, objet…), le corps (partie centrale) et le pied de page (signature, post-scriptum…) ;
  • Des formules standard (donc à connaître par cœur) pour saluer au début de la lettre (formule d’appel) et à la fin (formule de salutations).

À l’examen, il n’est pas obligatoire de rédiger un en-tête conforme à une vraie lettre. Je peux mettre mes coordonnées en haut à gauche de la page si je le souhaite, mais ce sont des détails qui ne compteront pas dans l’évaluation. D’ailleurs, je dois veiller à laisser ma copie anonyme : je ne communique aucune information personnelle qui pourrait permettre au correcteur de m’identifier.

En revanche, je recommande d’ajouter tous les détails utiles à la simulation, qui prouveront aux correcteurs que la consigne est bien comprise. Dans mon exemple, j’indiquerai le destinataire et l’objet de la lettre. Je préciserai dans la signature que je suis le président de l’association EAT, etc.

Je recommande d’ajouter tous les détails utiles à la simulation, qui prouveront aux correcteurs que la consigne est bien comprise

2.1. Je rédige l’introduction

L’introduction à une lettre formelle comprend obligatoirement :

  • Une formule d’appel pour saluer le destinataire : Madame la ministre,
  • La qualité de l’expéditeur, c’est-à-dire son rôle, ou les circonstances qui l’amènent à écrire la lettre : En tant que président de l’association…
  • Le motif du courrier : je me permets de vous écrire pour…

La lettre formelle n’étant pas un exercice académique, il n’est pas dans l’usage d’annoncer le plan d’une manière détaillée. On se contente d’indiquer la motivation et, éventuellement, le contenu général. Il existe des structures et formules typiques pour introduire une lettre. En connaître au moins une par cœur fera gagner du temps ! Voir le modèle de production ci-dessous.

2.2. Je rédige le développement

Selon mon plan, je dois rédiger 2 parties que je vais bien séparer sur ma feuille pour les mettre en évidence. Toujours pour des raisons de clarté, à l’intérieur de chaque partie, je vais développer une seule idée essentielle par paragraphe.

Je soigne particulièrement les transitions entre les différentes parties du plan. De même, j’utilise des connecteurs complexes et variés pour relier les idées. Mon texte devra donner une impression de fluidité où les arguments s’enchaînent logiquement.

J’exprime mon point de vue personnel avec précision et nuance. J’emploie un vocabulaire riche et varié pour exposer une opinion, formuler des jugements, des concessions, etc.

Je pense à varier la construction des phrases. J’évite les phrases trop courtes et trop simples, surtout dans un contexte formel.

Comme je rédige directement sur la copie du candidat, je dois constamment contrôler l’orthographe et la grammaire bien sûr, mais également :

  • La longueur du texte : contrairement à la synthèse, c’est seulement un minimum que la consigne impose. Mais, je pense à équilibrer mes parties. J’évite ainsi une erreur très fréquente, qui consiste à développer trop longuement la première partie et à négliger la seconde.
  • Le registre de langue. Dans mon exemple, il s’agit d’un contexte très formel. J’évite donc toutes les structures orales et les mots familiers.
  • Les répétitions. Elles sont peu tolérées au niveau C1. Je pense donc à employer différents procédés pour reprendre des concepts sans répéter les mêmes mots.

2.3. Je rédige la conclusion

Là encore, je dois bien respecter le type de texte. Dans une lettre formelle, je ne vais pas résumer tous mes arguments comme je le ferais dans un essai académique. Le contenu de la conclusion va dépendre de l’objectif de la lettre qui a été imposé par la consigne. Dans mon exemple, je pourrais conclure par une formule qui appelle mon destinataire à l’action.

Mais dans tous les cas, une lettre formelle doit se terminer par :

  • Une formule de remerciements ;
  • Une formule de salutations ;
  • La signature de l’expéditeur : prénom, nom et, éventuellement, qualité.

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Étape 3 : je révise l’essai argumenté (de 5 à 10 minutes)

Comme pour la synthèse, je dois prévoir assez de temps pour effectuer au minimum 2 révisions : d’abord le contenu, ensuite la forme.

3.1. Je contrôle le contenu

Est-ce que j’ai bien respecté la simulation et fourni les informations utiles : destinataire, objet… ? Est-ce que mon développement contient toutes les idées que j’avais préparées dans mon plan ? Sont-elles clairement exprimées ? Est-ce que j’ai oublié un exemple ? Ai-je rédigé correctement les formules de salutations ?

3.2. Je vérifie le nombre de mots

Je fais un dernier compte : ai-je bien un minimum de 225 mots ? Il y a en effet une marge de tolérance de 10 %. En-dessous, mon texte serait sanctionné.

3.3. Je vérifie la ponctuation, l’orthographe et la grammaire

Rappelons-le : à ce niveau, les erreurs de langue doivent être rares. Je contrôle soigneusement le respect des règles qui sont faciles à oublier : l’accord des adjectifs et des participes passés, le choix des modes verbaux, les pronoms COD ou COI, etc.

Surtout, j’apporte les corrections nécessaires en m’efforçant de garder la copie du candidat suffisamment propre et lisible.

Modèle d’un essai argumenté au DALF C1

Et voici maintenant mon texte entièrement rédigé :

Association pour l’égalité au travail (AET)
23, rue Victor Hugo
75016 Paris

Paris, le 5 février 2021

À l’attention de madame la ministre du Travail

Objet : discriminations linguistiques au travail

Madame la ministre,

Au nom de l’association EAT, je me permets d’attirer votre attention sur les discriminations linguistiques au travail. En effet, la France est un pays où on se moque du Premier ministre simplement pour son accent. Un cas révélateur de la glottophobie qui s’exprime ouvertement, y compris dans les médias officiels. Jean Castex reste néanmoins une exception, car son « handicap » ne l’empêche pas d’occuper les plus hautes fonctions.

Ce n’est pas le cas de nombreux travailleurs discriminés, qui vivent leur carrière comme une course d’obstacles.
Obstacle à l’embauche tout d’abord, où la manière de parler est assumée comme critère de sélection. Un recruteur refusera un accent du sud sous prétexte qu’il évoque les vacances au soleil… Un tel critère, sans lien avec les compétences, est inadmissible. Par ailleurs, les discriminations sont non seulement géographiques, mais sociales : une prononciation typique d’un quartier populaire compromettra le succès d’un entretien. Le chômage à cause d’un accent ? Nous pouvons vous assurer que c’est la triste réalité dans notre pays.
Même embauché, le travailleur continue à souffrir de son handicap. Les plus hautes fonctions sont massivement réservées aux cadres qui s’expriment selon la norme parisienne. Nous avons même constaté des sanctions économiques, comme des écarts de salaire. Bien que cela paraisse difficile à croire, les conséquences d’un simple accent peuvent être dramatiques. Dans les entreprises les moins tolérantes, ces stigmatisations engendrent une souffrance au travail avec les pathologies qui l’accompagnent, telles que la dépression.

En conséquence, nous souhaiterions insister sur la nécessité de prendre des mesures. Il nous semblerait inutile d’adopter une nouvelle loi. En effet, comme la couleur de peau, une prononciation est un attribut de la personne et son refus au travail est, de fait, puni par le code pénal. C’est, en revanche, l’application qui reste problématique : trop d’employeurs continuent à trouver normales les discriminations linguistiques. Nous suggérons donc l’envoi d’une circulaire rappelant les entreprises au respect de la loi. Cependant, comment prouver une telle infraction devant un tribunal ?
C’est pourquoi il nous paraît urgent d’étudier ce fléau encore méconnu dans le monde du travail. Seule une enquête à grande échelle permettrait d’adopter des mesures de sensibilisation. Celle-ci nous paraît plus efficace à long terme que la répression. Dans ce cadre, notre association serait prête à vous communiquer toutes les données recueillies au cours de ses activités.

Nous espérons vous avoir convaincue de la nécessité d’intervenir et nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire.
En vous remerciant de votre attention, nous vous prions d’agréer, madame la ministre, l’expression de notre très haute considération.

Jean Calvi
Président de l’association EAT.

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À vous !

Et vous ? Comment feriez-vous ? Bien entendu, il n’y a pas de méthode unique pour réussir un essai argumenté au DALF C1. C’est à vous d’adopter les techniques qui vous conviennent. Merci de partager vos trucs et vos expériences dans les commentaires.

Savez-vous que ChatGPT peut vous aider à corriger vos essais argumentés ? Testez ce tuteur IA pour l’autocorrection des écrits du DALF C1.

Et pour aller plus loin, essayez le guide complet, téléchargeable au format PDF, Production écrite DALF C1.

Vous préparez aussi la production orale ? Consultez ce modèle pour un exposé du DALF C1.

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e-mail DELF B2

Écrire un e-mail au DELF B2

Au DELF B2, l’e-mail (ou courrier électronique) est moins fréquent que la lettre formelle. En revanche, c’est un type de courrier beaucoup plus fréquent dans la vraie vie ! Par ailleurs, il ne demande pas beaucoup d’apprentissage supplémentaire, car les différences entres les 2 types de textes ne sont pas énormes. On y retrouve le même type d’introduction, de développement et de conclusion. En revanche, on observe des différences dans la mise en page et les formules de politesse, un peu moins formelles dans le courrier électronique.

Découvrons un sujet d’e-mail au DELF B2

La bibliothèque de votre quartier ne permet pas encore le prêt de livres numériques. Par courriel, vous suggérez au responsable de mettre en place ce type de service. Vous lui exposez les avantages du livre numérique en vous appuyant sur des exemples précis. (250 mots minimum)

Analyse du sujet

Commençons par analyser le sujet. Quelle est exactement la situation de communication ? Que doit obligatoirement contenir un courrier électronique ?

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Modèle d’e-mail au DELF B2

Et voici un modèle de corrigé pour ce sujet :

Objet : suggestion de prêt de livres numériques

Bonjour Monsieur,

Usager depuis quinze ans, je souhaiterais attirer votre attention sur l’intérêt du prêt de livres numériques pour notre bibliothèque.

Selon moi, la possibilité de télécharger des livres depuis le site Internet ne présenterait que des avantages. Tout d’abord, cela rendrait les ouvrages accessibles en tout temps, notamment le dimanche et les jours fériés où la demande est forte, alors que la bibliothèque est fermée. Les publics qui ne peuvent pas se déplacer pour des raisons de handicap pourraient également accéder au prêt.

De plus, un accès numérique offrirait plus de choix et résoudrait les problèmes de disponibilité. En effet, peu d’usagers peuvent profiter des nouveaux bestsellers, car ils sont empruntés dès leur arrivée et que la liste d’attente est parfois beaucoup trop longue.

Par ailleurs, une offre de livres audios attirerait certainement les plus jeunes à la bibliothèque. Ce format en plein développement peut leur permettre de retrouver le goût de la lecture. Même les adultes s’y intéressent, car ils apprécient de plus en plus d’écouter des livres dans les transports en commun.

Certes, je suis conscient que mettre en place ce nouveau service demanderait un effort supplémentaire concernant le budget et la formation du personnel. Cela impliquerait notamment le prêt de liseuses pour les personnes qui ne sont pas équipées. Mais, je suis certain que les usagers intéressés par les livres numériques accepteraient une augmentation de l’abonnement pour bénéficier de cette option.

Je vous remercie par avance de votre attention.

Sincères salutations,

Paul Dumans

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À vous !

À vous de travailler maintenant ! Vous pouvez écrire votre e-mail (sur ce sujet uniquement) et le poster dans un commentaire sous cet article. Je vous donnerai ensuite des conseils pour améliorer votre texte, si vous en avez besoin. Merci de ne pas demander une évaluation détaillée avec des corrections : je n’ai matériellement pas le temps de le faire…

Je vous invite également à découvrir d’autres types de textes argumentatifs pour le DELF B2.

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textes argumentatifs DELF-DALF

Les textes argumentatifs au DELF-DALF

Les textes argumentatifs du DELF-DALF suscitent toujours de nombreuses questions… Est-ce que l’adresse est obligatoire dans une lettre ? Faut-il mettre un titre à l’article de journal ? Comment conclure dans un courrier des lecteurs ? En effet, la variété des types de textes argumentatifs au DELF-DALF ne facilitent pas la préparation à l’épreuve de production écrite et il serait injuste de dire qu’il n’y a là que des questions de détail sans importance. En effet, on ne commence pas du tout de la même manière une lettre formelle et un article de presse. Par ailleurs, les candidats se sentent quelquefois perdus devant la diversité des modèles qu’ils peuvent rencontrer dans les livres de préparation. Une autre difficulté : il arrive que la consigne ne précise pas exactement le type de texte. Par exemple, comment comprendre « vous écrivez au courrier des lecteurs… » ? S’agit-il d’écrire une lettre formelle adressée aux journalistes ? D’un courrier électronique ? Ou encore d’un message qui sera posté dans la rubrique des lecteurs sur le site Internet du journal ?

Je tenterai donc dans cet article de faire un point le plus complet possible sur les différents types de textes argumentatifs au DELF-DALF : comment lire une consigne ? Quels sont les éléments obligatoires dans un texte ? Plus précisément, il s’agit des DELF B1, DELF B2 et DALF C1 dans leur version tout public. Il est clair qu’entre une opinion personnelle au B1 et une argumentation élaborée au C1, il y aura une énorme différence dans la production, mais on peut tout de même distinguer 8 grands types de textes plus ou moins communs aux 3 niveaux :

  • Le courrier amical (seulement DELF B1)
  • L’essai
  • L’article de presse
  • La lettre formelle (DELF B2 et DALF C1)
  • Le courriel (e-mail) formel
  • Le message dans un forum
  • Le courrier des lecteurs
  • La lettre ouverte (surtout DALF C1)

Avant d’aborder les différences par des exemples concrets et des activités, rappelons tout de suite les grands points communs.

Ce que les textes argumentatifs au DELF-DALF ont en commun

Premier point commun : à l’exception de l’essai, la consigne impose toujours une simulation où le candidat doit jouer un rôle. Bien lire la consigne, c’est donc identifier correctement la situation de communication en se posant les questions suivantes :

  • Qui suis-je selon la consigne ?
  • Quel est le problème ?
  • À qui dois-je écrire ?
  • Quel type de texte ?
  • Dans quel but ?

Le candidat aura souvent besoin d’imaginer certaines informations pour donner un contexte plus authentique à sa production. Par exemple, s’il doit évoquer son quartier dans une lettre formelle, il lui trouvera un nom.

à l’exception de l’essai, la consigne impose toujours une simulation où le candidat doit jouer un rôle

Deuxième point commun : l’anonymat. Le correcteur de l’examen ne doit pas connaître l’identité du candidat. Par conséquent, les vrais noms et prénoms ne doivent jamais apparaître dans la signature, ni dans les coordonnées ni le corps du texte.

Troisième point commun : la construction générale du texte. Que ce soit pour partager des expériences personnelles ou pour contester une décision, un texte argumentatif devra dans tous les cas présenter :

  • Une introduction, un développement et une conclusion ;
  • Un développement organisé selon un plan logique ;
  • Un paragraphe différent pour chaque idée principale ;
  • Une mise en page qui montre clairement l’organisation du texte et la progression des idées.

Dernier point commun : pas de détails inutiles. Le candidat est libre d’ajouter des détails pour rendre la mise en page plus réaliste, selon le type de texte. Par exemple, il peut écrire les coordonnées de l’expéditeur en haut à gauche d’une lettre formelle. Mais attention, officiellement tous les mots écrits sur la copie du candidat sont comptés. Par conséquent, il vaut mieux éviter les détails inutiles qui pourraient allonger le texte pour rien. Ce ne serait pas très grave, puisque le candidat peut dépasser le nombre de mots indiqué. En revanche, il faut absolument éviter de déséquilibrer le texte : imaginez une lettre de 250 mots au total qui compteraient déjà 100 mots avant le corps du texte pour l’expéditeur, le destinataire, l’objet et la date !

Je recommande ainsi d’ajouter uniquement des détails utiles à la simulation, qui montrent que vous avez bien compris la situation de communication. Par exemple, vous pourrez ajouter dans la signature d’une lettre formelle « Président de l’association… » si c’est le rôle que la consigne vous demandait de jouer pendant l’examen. Inutile, en revanche, de préciser l’adresse et le téléphone de l’association… même si c’est nécessaire dans la « vraie vie » normalement !

Je recommande d’ajouter uniquement des détails utiles à la simulation, qui montrent que vous avez bien compris la situation de communication

Voyons maintenant un exemple pour chaque type de textes argumentatifs au DELF-DALF. Vous pourrez ainsi vous entraîner à l’analyse d’un sujet et déterminer ce qu’un texte doit contenir ou non. Bien entendu — rappelons-le une fois encore — il y aura une énorme différence de niveau entre un DELF B1 et un DALF C1… mais cela ne change rien à la méthode d’analyse du sujet et aux types de textes qui nous concernent ici.

Le courrier amical

Parmi les 3 niveaux que nous traitons ici, le courrier amical ne peut se rencontrer qu’au DELF B1. C’est un type de texte informel, qui peut être une lettre ou un courriel (e-mail). À ce niveau et dans un contexte amical, ce n’est pas exactement un texte argumentatif, bien sûr. Mais, le candidat doit exprimer une opinion de manière simple ou donner des conseils, basés sur son expérience personnelle. Le registre de langue est assez familier. Voici un exemple de courriel amical au DELF B1 :

Consigne

Vous recevez ce courriel d’Alexandra, une amie française :

Salut,
Pour faire mon stage de master en commerce international, j’aimerais beaucoup venir dans ton beau pays. Mais je ne sais pas encore dans quelle ville et comment trouver un logement pas trop cher. Tu peux me conseiller ? Et pour la langue, tu crois que je dois prendre des cours avant de partir ?
Merci d’avance pour ta réponse.
Alexandra

Vous répondez à Alexandra pour la conseiller. Vous donnez des exemples tirés de votre expérience personnelle.

Analyse du sujet

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

L’essai

L’essai est un type différent des autres textes argumentatifs au DELF-DALF, car il ne s’agit pas d’une simulation. Le candidat exprime directement son opinion personnelle dans un texte qui n’a pas de destinataire particulier. Le registre de langue est formel. Voici un exemple de sujet pour le niveau B2 :

Consigne

Les bienfaits de la lecture sont déjà connus. Pourtant, une étude scientifique récente révèle une découverte surprenante : lire des livres permettrait de vivre plus longtemps. Un argument décisif qui pourrait redonner aux jeunes le goût de lire ! Qu’en pensez-vous ?
Vous exprimerez votre opinion personnelle dans un essai argumenté et construit.

Analyse du sujet

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Je vous invite à découvrir un modèle de corrigé de cet essai au DELF B2 que j’ai déjà publié sur le blog.

L’article de presse

C’est un type de texte possible dans les 3 niveaux que nous traitons ici. Bien sûr, on ne demande pas au candidat d’écrire comme un vrai journaliste. Mais je recommande de jouer le jeu en donnant au texte une mise en page qui rappelle un article de presse. Le registre de langue est généralement formel, mais il peut être un peu familier dans certaines situations (presse lycéenne ou étudiante). Voici un exemple de sujet pour le DELF B2 :

Consigne

Le magazine de votre université en France invite ses lecteurs à contribuer sur le sujet suivant : peut-on être ami avec son professeur sur Facebook ? Vous décidez de participer en exprimant votre opinion dans un article construit et illustré d’exemples pertinents.

Analyse du sujet

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Je vous invite à découvrir un modèle de corrigé pour cet article de DELF B2 que j’ai déjà publié sur le blog.

La lettre formelle

C’est le type de texte le plus courant à l’examen du DELF B2. On peut distinguer 2 grands types très fréquents : la lettre de demande, dont le but est de proposer un projet et la lettre de protestation, dont le but est de vous opposer à une décision. Selon le type, la manière d’introduire le sujet et d’exprimer vos intentions sera différente. Le registre de langue est formel. Voici un exemple de sujet pour le niveau B2 :

Consigne

Le directeur du collège où votre enfant est scolarisé a décidé d’interdire les téléphones portables dans son établissement. Au nom de l’association des parents d’élèves que vous présidez, vous écrivez une lettre pour contester cette décision en exposant des arguments illustrés par des exemples.

Analyse du sujet

Répondez aux 8 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Je vous invite à découvrir le modèle de corrigé pour cette lettre formelle au DELF B2 que j’ai déjà publié sur le blog. Vous pouvez également découvrir un autre exemple pour le DELF B2 en vidéo sur la chaîne YouTube de commun français.

Le courriel formel

Ce type de courriel (e-mail) n’est pas très différent de la lettre formelle dans son organisation. On y retrouve le même type d’introduction, de développement et de conclusion. En revanche, on observe des différences de mise en page et dans les formules de politesse, un peu moins formelles dans le courriel. Voici un exemple de sujet pour le niveau B2 :

Consigne

La bibliothèque de votre quartier ne permet pas encore le prêt de livres numériques. Par courriel, vous suggérez au responsable de mettre en place ce type de service. Vous lui exposez les avantages du livre numérique en vous appuyant sur des exemples précis.

Analyse du sujet

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Je vous invite à découvrir le modèle de corrigé pour cet e-mail au DELF B2 que j’ai publié sur le blog.

Le message dans un forum

Sur Internet, un forum désigne un espace qui regroupe des membres pour discuter librement sur des sujets, souvent spécialisés (voyages, santé, jeux vidéo, etc.) Chaque membre peut participer — on dit aussi contribuer — à une discussion en publiant un message. Le registre de langue est standard, un peu familier dans certains cas, mais pas trop. Voici un exemple de sujet pour le niveau C1 :

Consigne

Un site Internet consacré au numérique a lancé un débat sur son forum : « faut-il mettre fin à l’anonymat sur Internet ? » Vous contribuez au débat en exposant votre opinion personnelle illustrée d’exemples, dans un texte clair et bien structuré.

Analyse du sujet

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Un modèle de corrigé pour ce sujet a été publié dans le livre Production écrite DALF C1.

Le courrier des lecteurs

Le courrier des lecteurs est, dans un titre de presse sur papier ou en ligne, une rubrique qui permet aux lecteurs d’exprimer leur opinion. Sauf précision dans la consigne, la forme du texte est libre. Il peut ressembler, dans son organisation générale, à une lettre formelle : une introduction qui expose le motif du courrier + développement de l’opinion personnelle + conclusion et remerciements. Cependant, la mise en page et les règles de politesse seront plus libres. Le registre de langue est formel, mais le vocabulaire peut être un peu familier dans certaines situations (presse lycéenne ou étudiante). Voici un exemple de courrier des lecteurs pour le niveau C1 :

Consigne

Vous avez lu dans un magazine étudiant une pétition contre l’enseignement en ligne à l’université. Vous écrivez au courrier des lecteurs pour réagir à cette critique. Vous essayez de convaincre des avantages d’un modèle hybride, qui alterne cours à distance et cours en classe.

Analyse du sujet

Répondez aux 6 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

Un modèle de corrigé pour ce sujet a été publié dans le livre Production écrite DALF C1.

La lettre ouverte

Une lettre est dite ouverte, lorsqu’elle est publiée dans les médias, alors qu’elle s’adresse à un destinataire particulier, souvent un responsable politique. La mise en page n’est pas différente d’une lettre formelle : à l’examen, on y mentionnera au minimum le destinataire et l’objet. La différence est dans le contenu et surtout le ton. En effet, une lettre ouverte est écrite par une personne — ou un collectif — qui défend une cause, dans le but de convaincre le destinataire. Il s’agit plus précisément de critiquer une situation, de démontrer son importance pour enfin demander des changements. Le ton de la lettre est donc surtout polémique et la diffusion dans la presse est destinée à pousser le destinataire à s’intéresser au problème. Le registre de langue est très formel. Voici un exemple de sujet pour le DALF C1 :

Consigne

Au nom d’une association qui lutte contre les discriminations en milieu professionnel, vous écrivez au Premier ministre une lettre ouverte où vous dénoncez les discriminations linguistiques au travail. Vous insistez sur leur gravité en vous appuyant sur des exemples précis et vous proposez des mesures concrètes.

Analyse du sujet

Répondez aux 8 questions suivantes, puis cliquez sur « Terminer » pour consulter le résultat et les commentaires.

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À vous !

À vous maintenant, en fonction de vos besoins, de faire votre propre bilan sur les textes argumentatifs du DELF-DALF : que doit contenir une lettre formelle ? Quelles sont les différences entre un essai et un courrier des lecteurs… ? Je vous invite également à poster vos remarques et questions dans les commentaires.

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Synthèse DALF C1

Modèle de synthèse pour le DALF C1

Vous voulez savoir comment réussir une synthèse du DALF C1 ? Alors, suivez le guide !

La synthèse peut paraître ennuyeuse à première vue… Comme souvent, la préparation d’un examen fait oublier l’importance de l’exercice dans la « vraie vie ». Mais en réalité ce n’est pas seulement un exercice académique. Il fait travailler le relevé d’informations pertinentes, la reformulation et la prise de décision (c’est généralement la finalité d’une synthèse). Bref, des procédures qui serviront dans beaucoup de contextes différents, dans le travail ou les études.

Qu’est-ce que la synthèse du DALF C1 ?

La synthèse constitue la première partie de l’épreuve de production écrite du DALF C1. Je vous invite à consulter une présentation détaillée si vous ne la connaissez pas encore. Vous pourrez également découvrir un modèle pour la deuxième partie de l’épreuve : l’essai argumenté.

En bref, le candidat doit rédiger, dans un texte de 200 à 240 mots, la synthèse de 2 ou 3 documents, en général des articles de presse d’une longueur totale de 1000 mots environ. Le temps recommandé pour cet exercice est de 1H30 environ.

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler une évidence : la synthèse est un double exercice de lecture et d’écriture. Sans compréhension des documents, pas de rédaction possible. C’est un choix qui m’a toujours paru bizarre pour une épreuve destinée à évaluer la production écrite, mais c’est ainsi. La synthèse du DALF C1 exige d’abord des compétences en compréhension : comment explorer un texte, repérer son organisation, relever les informations essentielles, etc. Si elles vous posent encore trop de difficultés, alors il vaudrait mieux commencer par là, en regardant par exemple cette vidéo qui porte sur la compréhension écrite du DELF B2.

Ensuite, vous verrez que la méthodologie pour élaborer la synthèse du DALF C1 n’est pas très difficile en elle-même. C’est une série de procédures à suivre, qui deviennent automatiques avec un peu d’entraînement. C’est surtout un ensemble de contraintes à respecter absolument : ne pas dépasser la longueur imposée, ne pas ajouter d’opinions personnelles, etc.

Rappelons également avant de passer au modèle que, suite à l’évolution du DALF appliquée depuis mars 2020, tous les candidats passent les mêmes sujets, sur des thèmes tirés de l’actualité.

Comment réussir une synthèse du DALF C1

Suivant une méthode pédagogique dite explicite, je vous invite à observer « en direct » un modèle de synthèse pour le DALF C1. Plus concrètement, je vais produire un texte en 3 grandes étapes : Planifier – Rédiger – Réviser. En même temps, j’expliquerai le plus précisément possible ce que je fais et pourquoi je le fais. Cela vous permettra de découvrir, pas à pas, la méthodologie à suivre pour réussir l’épreuve.

Bien entendu, cette méthodologie n’est pas la seule possible. Elle n’est pas parfaite, c’est seulement la mienne, qui découle de mon expérience d’enseignant et d’examinateur. La meilleure méthodologie, ce sera toujours… la vôtre ! À vous de la développer personnellement, à force d’essais et d’erreurs, sans jamais oublier les consignes de l’examen bien sûr. Dans mon exemple, vous verrez que j’essaie toujours de justifier mes choix. Cela pourra vous aider à adopter les techniques qui vous conviennent le mieux.

La meilleure méthodologie, ce sera toujours la vôtre ! À vous de la développer personnellement, à force d’essais et d’erreurs

Voici donc le sujet, qui comprend la consigne et les documents.

Vous faites une synthèse des documents proposés.
Pour cela, vous dégagez les idées et les informations essentielles qu’ils contiennent, vous les regroupez et les classez en fonction du thème commun à tous ces documents, et vous les présentez avec vos propres mots, sous forme d’un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention :
– vous devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre, et non mettre deux résumés bout à bout ;
– vous ne devez pas introduire d’autres idées ou informations que celles qui se trouvent dans les documents, ni faire de commentaires personnels ;
– vous pouvez bien entendu réutiliser les « mots-clefs » des documents, mais non des phrases ou des passages entiers.

200 à 240 mots

Règle de décompte des mots : est considéré comme mot tout ensemble de signes placé entre deux espaces : « c’est-à-dire » = 1 mot ; « un bon sujet » = 3 mots ; « je ne l’ai pas vu depuis avant-hier » = 7 mots
Attention, le respect de la consigne de longueur fait partie intégrante de l’exercice (fourchette acceptable donnée par la consigne). Dans le cas où la fourchette ne serait pas respectée, on appliquera une correction négative : 1 point de moins par tranche de 20 mots en plus ou en moins

L’accent, handicap invisible : des linguistes dénoncent la « glottophobie »

« Il va falloir changer d’accent, essaie de faire plus Parisien ». Ces propos ont été lancés par un professeur à Cédric, étudiant toulousain. Il affirme avoir été « un peu mis à l’écart » à la faculté du Mirail, « à cause de [son] accent du sud-ouest » très prononcé. Il déplore une « attitude abjecte », le « prenait mal », mais arrive désormais à « passer outre ». Le sociolinguiste Philippe Blanchet, enseignant à l’université Rennes-II, recense les refus d’embauche liés à cette discrimination. L’inventeur du concept de glottophobie ne souhaite pas surestimer ce problème, mais considère qu’il peut constituer un frein dans l’accès à certains postes, surtout ceux dans le relationnel et la communication. Alors que le Premier ministre Jean Castex, d’origine gersoise, est raillé pour sa prononciation, La Dépêche a interrogé des spécialistes de la question.

Les clichés sur les accents ont la vie dure, et sont inhérents à l’histoire française. « On a eu un mouvement centralisateur, avec l’unilinguisme comme base, et visant à gommer les langues et particularités régionales » affirme Maria Candea, sociolinguiste à l’université Sorbonne-Nouvelle. De cette centralisation naît une norme linguistique « imposée par Paris, le centre du pouvoir », selon Médéric Gasquet-Cyrus, linguiste et maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille.

Si on ne parle pas de façon normée, il est dès lors difficile de rentrer dans la norme établie. « Dans les métiers où la parole est importante, il y a des personnes discriminées pour leurs accents » note l’universitaire. Les linguistes, fervents défenseurs de la diversité des langues, se désolent qu’un marqueur social et identitaire puisse devenir un handicap. « J’ai de nombreux témoignages d’individus à qui on a refusé un métier de parole, avec comme motif invoqué, l’accent » confie le sociolinguiste Philippe Blanchet.

Aussi, il ajoute que « près de 20% de la population dit avoir été discriminée » pour cette raison. L’accent est vecteur de préjugés en tout genre, détaillés par Médéric Gasquet-Cyrus : « Le Ch’ti va renvoyer à une personne populaire, le Corse à la roublardise, et l’accent du sud à une personne joviale, mais dénuée de sérieux » déclare-t-il. Une fatalité qui colle à la peau des discriminés, mais qui n’est pas insurmontable.

À en croire le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus, gommer son accent est une fausse bonne idée. « Beaucoup de gens font face à ce dilemme et prennent des positions différentes. En changeant sa manière de parler, on peut se sentir mal à l’aise, puis l’accent peut revenir de manière inopinée. Parfois, il y a un sentiment de déchirement et de trahison qui fait surface en abandonnant sa prononciation » confie-t-il. Maria Candea souhaiterait quant à elle qu’on apprenne aux individus à « jongler » entre les accents, plutôt que de les abandonner. « En fonction de mon environnement, j’ai des prononciations différentes. Je ne vais pas avoir le même accent au Stade Vélodrome que lorsque j’enseigne à l’université » acquiesce Médéric Gasquet-Cyrus.

Sacha Tisic, La Dépêche, 12/07/2020

Lien

Vous avez dit glottophobie mais avec quel accent ?

[ …] J’ai un accent, et alors ?  Le titre du livre claque comme un défi à la glottophobie. […] Imaginons ce mot rarissime dans le vocabulaire courant surgissant dans la conversation : « glotto quoi ? phobie d’accord mais glotto ? Gloup Gloup… ! » Le terme glottophobie est un néologisme pour discrimination linguistique, forgé par le sociolinguiste et professeur à l’université de Rennes 2, Philippe Blanchet, pour désigner les discriminations linguistiques de toutes sortes, le mépris, la haine, l’agression, le rejet, l’exclusion, la discrimination négative dont sont victimes des personnes.

Ignorée, la glottophobie peut se révéler douloureuse lorsqu’on la subit. Le premier sondage de l’ifop consacré à ce sujet le montre clairement. La moitié des Français avouent une diction régionale « un peu », « assez » ou « très marquée ». Les ouvriers plus que les cadres : 57 % des premiers, 41 % des seconds. Les habitants du Nord-Pas-de Calais (84 %), de Midi-Pyrénées (83 %) et de Franche-Comté (78 %), bien davantage que ceux du Centre-Val de Loire (21%), des Pays de la Loire (23 %), de Poitou-Charentes (25%) et de Bretagne (31%). 84% en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce qui est surprenant au premier abord.

« Il s’agit d’un territoire qui attire beaucoup d’“immigrés de l’intérieur” », analyse Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop. Sur les 33 millions de Français ayant conservé des intonations de leur terroir, 27 % essuient des moqueries, « souvent » ou « de temps en temps », dans leur vie quotidienne. Ce pourcentage grimpe à 60 % chez les tenants des prononciations les plus typées. Dans leur environnement professionnel, ils ne sont pas toujours épargnés : 16% des sondés disent avoir été victimes de discriminations lors d’un concours, d’un examen ou d’un entretien d’embauche. La discrimination professionnelle par l’accent touche plutôt les hommes (20%), les moins de 35 ans (27%) et les cadres (36%). « À l’embauche, elle est assumée par les employeurs qui la trouvent parfaitement justifiée, comme s’il existait une bonne façon de parler le français et des mauvaises », s’insurgent les auteurs.

Des interviews réalisées pour le livre confirment les résultats de l’enquête sur laquelle se sont appuyés les auteurs, les éditions Michel Lafon et Mag’Centre. La Berrichonne Patricia Darré attribue la disparition des accents régionaux à l’envahissement de celui « orthodoxe et conforme », distillé par les radios et les télés qui répandent dans tout le pays celui que pratiquent les sphères de pouvoir.

Certes, mais les accents qui parlent autant que les mots des langues régionales ont la vie dure et le livre en est la preuve. Leurs défenseurs sont nombreux. Le succès du musicien auteur-compositeur-interprète, Alan Stivell qui a exporté le Breton jusqu’aux États-Unis en est la parfaite illustration. L’ancien directeur du Tour de France Jean-Marie Leblanc démontre avec passion quelle perte ce serait si on envoyait aux oubliettes ce lien si profond et instinctif par lequel on se reconnait être entre soi. Le député (LREM) de l’Hérault Christophe Euzet, juriste mi-sétois, mi-catalan, a déposé une proposition de loi « visant à promouvoir la France des accents avec pour objectif d’inscrire ces particularismes de diction sur la liste des fondements de la discrimination, dans le Code pénal et dans celui du travail ». […]

Françoise Cariès, Mag’Centre, 10/06/2020

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Étape 1 : je planifie mon texte (de 40 à 50 minutes)

Cette grande étape comprend toutes les opérations qui vont amener à établir le plan détaillé de la synthèse.

Personnellement, je ne fais aucune notation directement sur les textes. Je prends des notes sur un brouillon, de préférence dans un tableau (voir section 1.2.), toujours avec mes propres mots, sans recopier des phrases. C’est pour une raison très simple : le but d’une synthèse est de s’éloigner petit à petit des documents afin de produire un nouveau texte. Si je souligne des phrases ou note des idées sur les documents, je devrai souvent y retourner pour relire, ce qui gêne la prise de distance et la reformulation des idées.

Le but d’une synthèse est de s’éloigner petit à petit des documents afin de produire un nouveau texte

1.1. Je fais une lecture globale des documents

Il s’agit de faire une lecture globale pour comprendre le sens général des articles, repérer leur organisation et trouver une problématique. Une problématique, c’est-à-dire une question à laquelle va répondre la synthèse.

Pour cela, je commence par explorer les textes (titres, sources, variations typographiques…), puis je fais 1 ou 2 lectures rapides pour répondre aux questions suivantes.

Surtout, je ne bloque pas sur les mots nouveaux, je les passe sans hésitation pour rester concentré sur le sens général.

Quel est le problème ?
Le problème posé par ces 2 documents est la glottophobie, c’est-à-dire un type de discrimination qui porte sur l’accent. Des personnes en France sont en effet montrées du doigt, voire rejetées (notamment dans le monde du travail) parce qu’elles ont une manière de parler qui est jugée non standard, trop écartée de la norme. On peut constater que le terme de glottophobie n’est pas très courant pour les lecteurs français eux-mêmes, puisque les 2 articles doivent commencer par le définir. La synthèse devrait donc inclure une définition du terme.

Quelles sont les sources ?
Le 1er document est publié dans le journal La Dépêche du 12/07/2020 et le deuxième dans le magazine Mag’Centre du 10/06/2020. Ce sont donc 2 articles de presse qui sont rapprochés dans le temps. C’est important pour ma synthèse : les faits rapportés dans les 2 textes se situent dans la même période, il y a peu de risque d’évolution entre les 2 articles.

Quelles sont les circonstances de publication ?
Un article de presse est toujours écrit pour une certaine occasion. La repérer va aider à comprendre l’intention générale du texte, mais aussi son organisation.

Dans le document 1, je repère la phrase suivante : « Alors que le Premier ministre Jean Castex, d’origine gersoise, est raillé pour sa prononciation, La Dépêche a interrogé des spécialistes de la question. » En effet, début juillet 2020, Jean Castex est nommé chef du gouvernement français. Lors de son premier discours, certains glottophobes se sont moqués de son accent qui lui vient de son département natal, le Gers (Sud-Ouest de la France), ce qui a eu pour effet de relancer le débat dans l’Hexagone. Le journaliste a alors choisi de demander l’avis de spécialistes, d’où les nombreuses citations tout au long du texte.

Dans le document 2, je repère d’abord la photo d’une couverture de livre. Mais je relève également ces 2 phrases : « Le premier sondage de l’Ifop consacré à ce sujet le montre clairement. » ainsi que « Des interviews réalisées pour le livre confirment les résultats de l’enquête. »  L’article est donc écrit pour une double occasion. D’une part, c’est la parution d’une enquête sur la glottophobie conduite par l’Ifop (Institut français d’opinion publique), qui est une entreprise de sondage très connue en France. Cela explique le nombre important de pourcentages dans le texte. D’autre part, la journaliste met en relation le sondage avec un livre déjà paru (en mars 2020, pour information) sur le même sujet : J’ai un accent, et alors ?

Quelles sont les intentions ?
Le document 1 est surtout de type argumentatif et suit un déroulement facile à repérer. Son intention est de dénoncer la glottophobie. Pour cela, il cite les propos de différents spécialistes interrogés, sans intervention personnelle de l’auteur, pour poser le problème d’abord (paragraphe 1), ensuite pour expliquer les causes (paragraphe 2) et les conséquences (paragraphes 3 et 4) de ce type de discrimination. Enfin, il présente certaines solutions (paragraphe 5).

Le document 2 est surtout informatif, puisqu’il a pour intention de rapporter les résultats d’un sondage. On y apprend logiquement la proportion des victimes (paragraphe 2) et les principaux domaines où s’exercent les discriminations (paragraphe 3). Mais, il rapporte également des interviews publiées dans un ouvrage pour tenter d’expliquer ce problème d’une part (paragraphe 4) et pour donner des exemples de défenseurs des accents régionaux d’autre part (paragraphe 5).

Un rapide comparatif me permet de constater que :

  • Les 2 articles se complètent sur certains aspects. Le 2e document pourra apporter des faits (résultats de sondage) aux opinions exposées dans le premier.
  • Les 2 articles se ressemblent sur un point : en évoquant des faits, des causes et des solutions, ils suivent tous les deux, bien que différemment, une démarche de résolution de problème.

Très intéressant pour le plan ! Ce ne sera pas le cas pour chaque synthèse, naturellement. À vous de repérer à chaque fois, de façon globale à cet instant de l’exercice, les points communs et les différences dans la nature des documents.

Quelle problématique vais-je choisir ?
La problématique doit prendre la forme d’une question (directe ou indirecte). C’est elle qui formule l’intention de la synthèse. Tout le texte devra répondre à cette question.

Puisque les 2 articles évoquent un problème et des solutions, je choisirai cette problématique : comment lutter contre la glottophobie ?

À ce stade de l’exercice, la problématique est encore provisoire. La lecture approfondie des documents pourra amener à choisir une meilleure problématique. Il faudra la confirmer au moment de préparer le plan détaillé de la synthèse.

1.2. Je relève les idées essentielles

Entrons maintenant dans le détail des textes pour y relever les idées essentielles. Rappelons d’abord des points importants pour la compréhension :

  • Une idée essentielle est une idée importante pour la cohérence générale et qui apporte une nouvelle information dans le déroulement du texte ;
  • Une idée secondaire est une idée qui développe une idée essentielle, en lui apportant des compléments d’information ;
  • Les idées essentielles sont généralement structurées en paragraphes qui mettent en évidence leur progression ;
  • L’idée essentielle est souvent exposée au début, puis développée dans le reste du paragraphe, même si on rencontre fréquemment d’autres structures.

Je vais donc faire une lecture détaillée de chaque texte, paragraphe par paragraphe, et noter uniquement les idées essentielles (IE) et les idées secondaires (IS). Les idées ne seront pas toujours formulées explicitement. Elles pourront prendre la forme de citations, d’une série de chiffres, d’un cas exemplaire, etc. Mais il convient dans tous les cas de noter le sens de l’idée, pas sa forme. Je vais également marquer les mots-clés (en gras dans le tableau ci-dessous) dont je me servirai au moment de la rédaction du texte (étape 2). Attention, dans l’exercice de synthèse, le terme de mot-clé prend un sens particulier. Il désigne bien sûr un mot indispensable pour la compréhension du texte, mais surtout un mot qui doit être réemployé pour la clarté et la précision de la synthèse, car il ne peut pas être remplacé par un autre. Dans notre exemple de sujet, ce seront des mots comme glottophobie, accent, discrimination…

Dans ce type d’exercice, un mot-clé est un mot qui doit être réemployé pour la clarté et la précision de la synthèse, car il ne peut pas être remplacé par un autre

Personnellement, je préfère noter les idées dans un tableau en les reformulant directement avec mes propres mots, sous forme de notes pour aller plus vite. Bien sûr, pour des notes personnelles j’utiliserai des abréviations (par exemple ling. au lieu de linguistique). De plus, je choisis une prise de notes linéaire, paragraphe après paragraphe. Cela met en évidence la progression de chaque texte et permet de retrouver rapidement une idée que je pourrais avoir besoin de relire.

Voici un exemple de prise de notes sous forme de tableau linéaire, qui suit l’ordre de chaque document, paragraphe (P) par paragraphe.

Document 1Document 2
P1Phénomène de glottophobie constaté en France (IE) : discriminations au travail selon créateur du terme (IS)Qu’est-ce que la glottophobie ? (IE) : néologisme du sociolinguiste Philippe Blanchet (IS1) + discrimination linguistique prend formes variées (IS2)
P2Discrimination par l’accent a causes historiques (IE) : centralisation a imposé unilinguisme (IS1) + capitale fixe norme linguistique (IS2)Sondage Ifop révèle moitié des Français concernés (IE) : ouvriers plus que cadres (IS1) + fortes disparités régionales (IS2)
P3Accent perçu comme écart à norme linguistique (IE) : obstacle à l’embauche (IS1) + surtout dans le secteur de la communication (IS2)Discriminations très répandues (IE) : au quotidien (IS1) + dans vie professionnelle où jugées normales (IS2)
P4Stéréotypes associent accents et traits de caractère (IE) : stigmatisation tenace (IS1) + mais pas insoluble (IS2)Uniformisation soutenue par médias audiovisuels relais des dirigeants (IE)
P5Solutions adoptées varient (IE) : dissimuler son accent mais source de mal-être (IS1) + adapter sa prononciation aux différents contextes (IS2)Mais résistance des accents régionaux (IE) : défendus par personnalités (IS1) + Proposition de loi déposée par député Christophe Euzet visant promotion des accents et pénalisation de la glottophobie (IS2)

Reformuler directement dans le tableau me fera gagner beaucoup de temps à l’étape de rédaction. Je modifierai sans doute certaines formulations pendant l’écriture du texte. En revanche, je réutiliserai les mots-clés que j’ai mis en évidence.

Après avoir complété le tableau, une rapide lecture verticale (document par document, paragraphe par paragraphe) est très utile pour vérifier la cohérence de mes notes. Est-ce que les idées s’enchaînent logiquement ? Est-ce qu’elles sont clairement exprimées ? En cas de doute, je retrouve facilement le paragraphe dans l’article et je le relis.

1.3. Je compare les idées des documents

Après avoir compris et reformulé les idées importantes, j’en arrive à l’opération qui est la plus spécifique de la synthèse, et sans doute la plus importante à travailler : le comparatif des informations.

Il s’agit de faire une lecture horizontale, transversale, des informations relevées pour analyser leurs points communs et leurs différences. Plus concrètement, il faudra déterminer comment les idées :

  • se répètent
  • se complètent
  • s’opposent
  • se nuancent

Logiquement, je vais commencer par traiter les idées essentielles qui vont me permettre de fixer la structure générale de mon plan. Je note directement dans le tableau en utilisant un code personnel : → pour relier les idées, ≠ pour marquer une opposition, ∼ pour marquer une nuance, etc.

Dans notre exemple de sujet, nous pouvons observer que :

  • Les paragraphes 1 (P1) des 2 documents ont pour rôle d’introduire le nouveau terme de glottophobie. La définition pourrait trouver sa place dans l’introduction de la synthèse.
  • Les 2 P3 et le P4 du doc 1 se complètent sur l’importance des discriminations par l’accent en France, aussi bien dans la vie quotidienne (moqueries) que dans la vie professionnelle (handicap à l’embauche).
  • Le P2 du doc 1 et le P4 du doc 2 se complètent dans l’exposé des causes : aux circonstances historiques s’ajoutent le rôle actuel des médias.
  • Les 2 P5 se complètent sur l’exposé des solutions, mais avec une nuance importante : dans le premier document, on voit des stratégies d’évitement (on apprend à vivre avec la glottophobie), dans le deuxième on cherche des moyens de résister aux discriminations linguistiques. Je tâcherai dans ma synthèse de la mettre en évidence, mais en faisant attention de ne pas ajouter de commentaire personnel.

Ce comparatif confirme mon impression à la lecture globale des documents (étape 1.1) : un plan de type résolution de problème serait un bon choix pour ma synthèse. Je maintiens donc cette problématique : comment lutter contre la glottophobie ?

1.4. Je prépare un plan détaillé

Un plan détaillé comportant toutes les idées essentielles et secondaires est indispensable avant de passer à la rédaction (étape 2). En effet, vous n’aurez pas le temps de rédiger votre texte sur un brouillon pour ajouter ou retirer des idées quand vous le souhaitez. D’autre part, une synthèse doit obligatoirement respecter un plan :

  • qui ne suit pas l’ordre des documents sources ;
  • qui contient toutes les idées importantes des documents sources ;
  • qui n’ajoute aucune idée personnelle ;
  • qui suit un déroulement logique en vue de répondre à la problématique ;
  • qui est structuré en 2 ou 3 parties de longueur à peu près équivalentes.

Pour la synthèse du DALF C1, le choix du plan est libre, mais il est tout à fait possible de suivre ou d’adapter des plans « classiques », comme le plan dialectique, le plan par aspects, le plan par résolution de problème, etc.

Pour la synthèse du DALF C1, le choix du plan est libre, mais il est tout à fait possible de suivre ou d’adapter des plans « classiques »

Voici donc un exemple de plan de type résolution de problème, encore appelé plan analytique.

J’écris mon plan sous forme de notes suffisamment claires et détaillées pour la rédaction, mais sans jamais écrire de phrases complètes qui me feraient perdre trop de temps.

I. Ampleur du phénomène

  1. Selon sondage Ifop, touche 50% de la population française : ouvriers plus que cadres ; fortes disparités régionales
  2. Écart à la norme linguistique entraîne moqueries au quotidien (stéréotypes sur comportements) et obstacles à l’embauche (surtout dans les métiers de la communication) où discrimination jugée normale

II. Causes de la glottophobie

  1. Causes historiques : centralisation a imposé unilinguisme + Paris fixe norme linguistique
  2. Uniformisation soutenue par médias audiovisuels relais des dirigeants

III. Solutions

Stigmatisation tenace, mais pas insoluble. 2 types de réponses très différents.

  1. Vivre avec : dissimuler son accent mais source de mal-être + adapter sa prononciation aux différents contextes
  2. Résister : accents défendus par personnalités + proposition de loi déposée par député Christophe Euzet visant promotion des accents et pénalisation de la glottophobie.

Mon plan terminé, je vérifie qu’aucune idée importante n’a été oubliée avant de passer à la rédaction.

Étape 2 : je rédige le texte (de 30 à 40 minutes)

Que doit contenir une synthèse ?

Il n’y a pas de forme stricte à respecter et vous remarquerez souvent des différences entre les modèles, que ce soit dans les livres de préparation au DALF C1 ou sur les sites Internet. Alors faisons simple : quelle qualité est la plus importante aux yeux des examinateurs ? La clarté, sans aucun doute ! C’est pourquoi la synthèse devra obligatoirement comporter :

  • Une courte introduction
  • Un développement en 2 ou 3 parties suffisamment équilibrées
  • Une mise en page qui marque clairement la progression du plan

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Il n’est pas obligatoire de mettre un titre à la synthèse. La conclusion n’est pas vraiment conseillée sur un format de texte aussi court. Si vous souhaitez en rédiger une, contentez-vous de répondre en une phrase à la problématique posée.

Quelles sont les règles à respecter ?

  • Ne pas rédiger de phrases avec les personnes je et nous. Pour rester objectif, le texte doit être rédigé à la 3e personne et utiliser des constructions impersonnelles.
  • Ne pas recopier des phrases ou des groupes de mots prélevés dans les documents sources. Seul le réemploi de mots-clés est autorisé.

En reformulant directement les idées essentielles dans le tableau, comme nous l’avons vu dans l’étape 1.2, je n’ai plus besoin de relire les textes au moment de la rédaction, sauf pour d’éventuelles vérifications. La « tentation » de recopier des passages n’est donc plus à craindre !

Je peux maintenant rédiger la synthèse, directement sur la copie du candidat, en préparant mentalement mes phrases pour éviter les erreurs.

2.1. Je rédige l’introduction

Pour des raisons de clarté, l’introduction devra comporter obligatoirement :

  • La présentation du thème
  • La problématique

Pour la présentation du thème, il est possible d’utiliser des expressions comme « Ces documents traitent du phénomène de la glottophobie… »

Si vous le souhaitez, vous pourrez également exposer les sources (auteur, titre…) et annoncer le plan brièvement, en une phrase. Attention à ne pas utiliser les personnes je et nous.

Dans notre exemple de sujet, je présenterai donc le thème par la définition du néologisme glottophobie, puis j’exposerai la problématique sous forme de question directe ou indirecte.

2.2. Je rédige le développement

Toujours pour des raisons de clarté, je pense à bien séparer les différentes parties. Si nécessaire, je commence une partie par une phrase de transition qui marque la progression du plan. D’autre part, je développe chaque idée essentielle dans un paragraphe.

J’utilise des connecteurs seulement lorsqu’ils sont nécessaires pour la clarté de mon texte. Certes, dans un examen de niveau C1, il est bon de montrer que je maîtrise une grande gamme de connecteurs. Mais je n’oublie pas que le nombre de mots est très limité !

Par ailleurs, je contrôle régulièrement le nombre de mots au cours de la rédaction. Comme les différentes parties d’un plan doivent rester équilibrées, il est possible d’attribuer approximativement un certain nombre de mots à chacune et ainsi vérifier qu’elles ne soient ni trop longues ni trop courtes. Attendre la fin de la rédaction pour compter le nombre de mots, c’est vraiment trop risqué ! Il sera difficile de reformuler ou supprimer proprement des phrases sur la copie.

Étape 3 : je révise le texte (de 5 à 10 minutes)

C’est l’étape souvent négligée par les candidats, par manque d’organisation. Il est pourtant indispensable de consacrer au minimum 5 minutes à la révision du texte. Elle demande en effet au moins 3 relectures avec des visées différentes.

3.1. Je contrôle le contenu

Est-ce que ma synthèse contient toutes les idées importantes ? Sont-elles reformulées avec justesse et clarté ? Au niveau C1, vous devez normalement disposer d’un vocabulaire riche et précis, qui vous permet de vous exprimer avec assez d’aisance.

C’est normalement une dernière vérification. En effet, j’ai déjà effectué un contrôle à la phase du plan et tout au long de la rédaction.

3.2. Je vérifie le nombre de mots

C’est le moment de faire le décompte final des mots, selon la règle expliquée dans la consigne. Rappelons que le non-respect du nombre de mots est fortement pénalisé dans le cas d’une synthèse.

J’ai noté le nombre de mots au bas de ma synthèse pour information. Ce ne sera pas nécessaire à l’examen, car les examinateurs devront de toute manière le vérifier !

3.3. Je vérifie la ponctuation, l’orthographe et la grammaire

Au niveau C1, le candidat doit maîtriser la ponctuation et être capable d’orthographier la plupart des mots courants.

Les erreurs de grammaire doivent être rares, le candidat doit savoir construire des phrases complexes et varier les structures.

Modèle de synthèse du DALF C1

Et voici maintenant ma synthèse entièrement rédigée :

Comment lutter contre la glottophobie ? Ce néologisme désigne toute forme de discrimination linguistique. Deux articles parus en 2020 révèlent l’ampleur du phénomène en France, mais montrent également que des solutions existent.

Selon un sondage IFOP, la glottophobie concerne la moitié de la population française, les ouvriers davantage que les cadres. Il révèle également de fortes disparités régionales.
Les accents, considérés comme écarts à la norme linguistique, suscitent des stéréotypes relatifs aux comportements. Il en résulte des moqueries au quotidien et des obstacles à l’embauche, surtout dans les métiers de la communication, où cette discrimination est jugée normale par les employeurs.

Mais d’où provient cette norme linguistique ? Ses causes sont d’abord historiques, puisque c’est la centralisation qui a imposé l’unilinguisme au détriment des langues régionales. Il revenait à la capitale le pouvoir de fixer la norme du bon français.
Désormais, l’uniformisation linguistique est soutenue par les médias audiovisuels qui se font les relais du pouvoir.

Si les stigmatisations restent tenaces, la glottophobie n’est pas inévitable. Les uns s’efforcent de dissimuler leur accent, au risque d’engendrer un mal-être. Une autre solution possible est d’adapter sa prononciation aux différents contextes.
Certaines personnalités, au contraire, choisissent de résister en défendant ouvertement les langues et accents régionaux. Leur promotion pourrait s’en trouver renforcée si le projet de loi du député Christophe Euzet aboutissait. Cette loi mènerait en effet à la pénalisation des discriminations linguistiques.

229 mots

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À vous !

Et vous ? Comment feriez-vous ? Il n’y a pas de méthode unique pour la synthèse du DALF C1. C’est à vous d’adopter les techniques qui vous conviennent. Merci de partager vos trucs et vos expériences dans les commentaires.

Et si vous consultiez également le modèle pour un essai argumenté au DALF C1 ?

Et pour une préparation complète, essayez le livre Production écrite DALF C1, où vous trouverez de nombreux sujets de production écrite DALF C1.

Vous préparez aussi la production orale ? Consultez ce modèle pour un exposé du DALF C1.

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lettre DELF B2

Lettre DELF B2 sur la transition énergétique

Comme je l’explique dans mon livre Production écrite, la lettre au DELF B2 est souvent une lettre de protestation. On demande au candidat de contester une décision ou un projet et de convaincre le destinataire d’y renoncer. Je vous invite à consulter mon article sur la lettre de protestation, si vous ne savez pas encore écrire ce type de texte.

Pour vous entraîner, je vous propose un sujet inédit (qui n’est pas dans mon livre) sur le thème de la transition énergétique, des mots-clés pour comprendre et traiter le sujet ainsi qu’un modèle de production.

Découvrons le sujet de la lettre DELF B2

La ville où vous habitez vient d’acquérir un nouveau terrain et la mairie projette d’y installer des éoliennes. Au nom de l’association écologiste que vous présidez, vous écrivez une lettre au maire pour exposer les inconvénients de ce projet. Puis, vous proposez une autre idée pour utiliser ce terrain. (250 mots environ)

10 mots-clés pour préparer la lettre

Voici 10 mots avec des exemples qui peuvent êtres utiles pour traiter ce sujet. Ils sont extraits du livre Les mots de l’info.

1. Biomasse (n. f.) : matière organique (bois, liquides…) que l’on peut utiliser pour produire de l’énergie.

La biomasse est une source d’énergie facile à produire localement.

2. Ensoleillement (n. m.) : temps pendant lequel un lieu est exposé à la lumière du soleil.

Grâce à un ensoleillement exceptionnel cette année, nous avons produit 30% d’électricité en plus.

3. Éolien (n. m. ou adj.) : se dit de la production d’énergie qui exploite la force du vent.

L’énergie éolienne nécessite des installations coûteuses.

4. Géothermie (n. f.) : énergie provenant de la chaleur contenue sous la surface de la Terre.

La géothermie est souvent utilisée pour chauffer les logements.

5. Hydraulique (n. f. ou adj.) : se dit de la production d’énergie qui exploite l’eau.

La sécheresse de cette année a eu un fort impact sur la production d’énergie hydraulique.

6. Intermittent (adj.) : se dit notamment d’une énergie qui ne peut pas être exploitée tout le temps.

L’inconvénient de l’énergie éolienne, c’est qu’elle est intermittente : un jour sans vent est un jour sans électricité !

7. Panneau solaire (n. m.) : surface plane et rectangulaire où sont fixés des capteurs pour transformer la lumière du soleil en chaleur ou en électricité.

En installant des panneaux solaires sur le toit de sa maison, mon voisin a fait des économies d’électricité.

8. Renouvelable (adj.) : se dit d’une énergie disponible en grande quantité dans la nature et dont l’exploitation est peu ou pas néfaste pour l’environnement.

La part des énergies renouvelables dans la consommation mondiale est estimée à 20% environ.

9. Solaire (n. m.) : production d’énergie qui utilise la lumière du soleil.

Le Maroc est un des plus grands producteurs de solaire au monde.

10. Transition énergétique (expression) : processus de modification de la production et de la consommation d’énergie, conduite par des États dans le but de protéger l’environnement.

La transition énergétique ne doit pas oublier les populations les plus pauvres.

Modèle de lettre DELF B2

Paul PALABAUD
Président de l’association « Uni-vert »
3, rue Jeanne D’Arc
76000 Rouen

À l’attention de Monsieur le Maire
Ville de Rouen

Rouen, le 30 mai 2020

Objet : installation d’éoliennes sur le terrain de la commune

Monsieur le Maire,

L’association « Uni-vert » souhaite par la présente lettre protester contre la décision de la mairie d’installer des éoliennes, sur le terrain récemment acquis dans le quartier nord.

Nous apprécions la politique en faveur de l’environnement que vous menez depuis le début de votre mandat. En juin dernier, nous avons soutenu votre initiative d’interdire la circulation des automobiles dans le centre-ville à chaque fin de semaine. Par ailleurs, nous encourageons vivement votre nouveau projet de développement des énergies renouvelables dans notre commune.

Toutefois, dans le cadre de la transition énergétique, nous considérons le choix de l’éolienne particulièrement contestable. En effet, des études récentes remettent sérieusement en question son efficacité. L’installation d’un parc éolien coûte très cher et la production d’électricité reste très intermittente. D’autre part, nous nous inquiétons des conséquences sur la santé. Cette source de stress supplémentaire, ainsi que les nuisances sonores occasionnées, affecteraient certainement le quotidien des habitants. Enfin, un fort impact sur le tourisme a été constaté dans de nombreuses communes : en défigurant profondément le paysage, les éoliennes dissuaderaient les visiteurs de séjourner dans notre ville.

C’est pourquoi nous vous prions de bien vouloir reconsidérer votre projet. Parmi les énergies renouvelables disponibles, c’est l’installation de panneaux solaires qui pourrait constituer une solution plus économique et plus respectueuse des riverains. Notre association a établi une étude détaillée que nous tenons à votre disposition si vous souhaitiez en prendre connaissance.

En vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à notre requête, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, nos meilleures salutations.

Paul PALABAUD.

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À vous !

Ce sujet vous inspire ? Vous pouvez écrire votre lettre et la poster dans un commentaire sous cet article. Je vous donnerai ensuite quelques conseils pour améliorer votre texte, si vous en avez besoin. Merci de ne pas me demander une évaluation ou une correction détaillée. Je n’ai malheureusement pas le temps de le faire.

Ou vous pouvez plus simplement, en une phrase ou deux, exposer votre opinion sur la transition énergétique.

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lettre au DELF B2 junior

Écrire une lettre au DELF B2 junior

Des membres de Commun français me demandent régulièrement des sujets de lettre au DELF B2 junior. Je rappelle que les épreuves et notamment les types d’écrits demandés sont les mêmes. Ce qui diffère ce sont les thèmes abordés (et donc le vocabulaire à maîtriser), plus proches du quotidien d’adolescents de 12 à 18 ans, comme la vie au collège ou au lycée.

Il est donc tout à fait possible au DELF junior d’avoir une lettre à écrire, que ce soit une lettre de demande ou une lettre de protestation, qui sont les 2 grands types de sujets comme je le montre dans mon livre « Production écrite DELF B2 ».

Prenons ainsi un exemple de lettre de demande, que j’ai déjà eu l’occasion de présenter en détail dans un article du blog de Commun français. J’y présentais notamment les différentes étapes de préparation d’une lettre de demande.

Pour information, je me suis inspiré pour ce sujet d’un fait réel que j’ai eu l’occasion de découvrir sur le site Internet Recettes en famille. N’hésitez pas à dire ce que vous en pensez en commentaire sous cet article !

Découvrons le sujet d’une lettre au DELF B2 junior

Avec les élèves de votre classe, vous pensez que les punitions habituelles, comme les heures de retenue*, pourraient être mieux employées. En tant que délégué représentant les élèves, vous écrivez une lettre à votre professeur principal. Vous expliquez vos motivations et vous essayez de le convaincre de remplacer les punitions par une activité de votre choix qui serait plus utile pour votre lycée.

* Heure de retenue (encore appelée heure de colle) : punition d’un élève qui consiste à l’obliger à revenir à l’école en dehors des heures de classe (par exemple le mercredi ou le samedi après-midi). Pendant la retenue, l’élève doit généralement faire un devoir supplémentaire.

Modèle de lettre

Paul PALABAUD
Délégué de la classe 1ère B2

À l’attention de M. le professeur principal
Rouen, le 02 février 2019

Objet : suggestion pour les heures de retenue

Monsieur le professeur principal,

En tant que représentant délégué de ma classe, je souhaiterais vous exposer notre projet concernant les heures de colle qui sont régulièrement données comme sanction aux élèves.

Nous comprenons leur nécessité pour maintenir la discipline dans les cours et nous n’avons certainement pas l’intention de contester leur principe. Cependant, nous pensons qu’elles pourraient être employées à des activités plus utiles pour notre établissement. La plupart du temps, le professeur demande à l’élève puni de copier des phrases ou d’effectuer un exercice sur un sujet qu’il connaît déjà. Pourquoi faut-il nécessairement qu’une punition soit une perte de temps ?

C’est pourquoi nous vous suggérons de remplacer ces heures de retenue par des heures de jardinage. En effet, notre lycée dispose d’un immense espace vert inutilisé, qui pourrait être transformé en ferme urbaine, comme d’autres lycées l’ont déjà fait en région parisienne. Nous pourrions ainsi apprendre à cultiver des fleurs et des légumes. Ce travail serait un bon moyen de se défouler pour les élèves les plus turbulents. Surtout, cela permettrait de nous familiariser à la nature et à l’environnement, en voyant concrètement le résultat de nos efforts. Par ailleurs, nous sommes convaincus que nos parents seraient d’accord pour expérimenter ce nouveau type de sanction.

Nous souhaiterions vous rencontrer pour discuter de notre projet plus en détail.

En vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ma demande, je vous prie d’agréer, Monsieur le professeur principal, mes sentiments respectueux.

Paul Palabaud.

245 mots.

Production écrite DELF B2

Enfin un guide complet !

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À vous !

Ce modèle vous a donné envie de participer ? Vous pouvez écrire votre lettre et la poster dans un commentaire sous cet article. Je vous donnerai ensuite des conseils pour améliorer votre texte, si vous en avez besoin. Merci de ne pas me demander une évaluation ou une correction détaillée. Je n’ai malheureusement pas le temps de le faire.

Ou vous pouvez plus simplement, en une phrase ou deux, présenter votre projet d’activité pour remplacer les heure de retenue.

Enfin, je vous invite à lire les productions des autres membres et à encourager leurs auteurs !

Vous voudrez peut-être également découvrir un modèle de courrier des lecteurs pour le DELF B2 junior.

Retrouvez dans mon livre au format PDF de nombreux sujets de lettre au DELF B2.

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Le détecteur de fautes

Test de l’application Le détecteur de fautes

Le détecteur de fautes est une nouvelle application mobile qui permet de développer des capacités d’autocorrection grâce à des activités de repérage d’erreurs dans des textes courts. En effet, il est souvent difficile de corriger ses propres erreurs à l’écrit. Heureusement, cette excellente application vous aidera à développer les bons réflexes pour vos propres textes.

Le détecteur de fautes en bref

CompétenceAutocorrection à l’écrit
NiveauxÀ partir de B2
ConnexionOui / non
EnvironnementAndroid et iOS
Version testée1.1
Modèle économiqueGratuit
Langue de l’interfaceFrançais

Prise en main de Le détecteur de fautes

Une section S’exercer offre 4 grands types d’exercices de difficulté croissante : repérer les fautes, catégoriser les fautes, repérer et catégoriser les fautes avec indices puis sans indices. Catégoriser, c’est-à-dire classer selon les 5 types d’erreurs que l’application présente dans le détail : orthographe d’usage, orthographe grammaticale, syntaxe, ponctuation, vocabulaire.

Pour chaque exercice, un mandat vous explique d’abord ce que vous devez faire. Les activités sont assez simples à réaliser : pour repérer une erreur, il suffit de taper sur le mot ; pour catégoriser, il suffit de taper sur une erreur surlignée et de choisir la bonne catégorie. Pour revoir la description d’une catégorie, tapez sur le cercle de couleurs. Par ailleurs, vous pouvez à tout moment obtenir une aide en tapant sur « Indices », ce qui affiche les lignes où se trouvent les erreurs.

D’autre part, une section Défi permet de vous mesurer avec d’autres joueurs sur une activité en temps limité — une fois par jour seulement — et peut-être de vous placer tout en haut du palmarès !

Les +

La démarche pédagogique est excellente, elle permet réellement d’apprendre « à ouvrir les yeux » sur les types d’erreurs que nous pouvons faire à l’écrit. En effet, en vous exerçant à repérer les erreurs sur d’autres textes, vous apprenez à les éviter dans vos propres productions. Ce genre d’applications est rare sur le Net, alors qu’elles répondent à un vrai besoin.

Toujours aussi généreux, le CCDMD à l’origine de cette application nous offre là un outil entièrement gratuit et sans publicité.

Enfin, à l’exception du mode Défi qui nécessite une connexion, toutes les activités peuvent se faire hors-ligne. Très pratique !

Les –

Il paraît bien difficile de lui trouver un défaut ! À part peut-être un détail de navigation : l’obligation de taper à chaque fois sur la flèche retour en haut de l’écran, pour enlever l’affichage d’une fenêtre, peut devenir pénible à la longue.

L’astuce du chef !

Vous trouvez que les textes sont écrits en caractères trop grands ? Il est possible de changer la taille, mais également l’espacement entre les lignes, dans le menu Paramètres > Taille du texte.

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À vous !

Bref, Le détecteur de fautes est une excellente application qui vous aidera certainement à faire moins d’erreurs dans vos prochains écrits. La capacité d’autocorrection – sur laquelle j’insiste beaucoup dans mes guides de préparation au DELF-DALF – est un objectif de travail essentiel à partir du niveau B2. Vous n’avez plus d’excuses désormais !

Télécharger Le détecteur de fautes

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Interdire les téléphones portables en classe

Faut-il interdire les téléphones portables en classe ?

Comme vous le savez sans doute, l’Assemblée nationale française a voté, le 30 juillet dernier, l’interdiction des portables dans les écoles et collèges et cette loi doit entrer en application dès cette rentrée. C’est pourquoi je vous propose un exemple de production écrite (niveau B2) sur ce sujet, dont on risque de parler encore longtemps !

Qu’est-ce qu’une lettre de protestation ?

Dans mon livre Production écrite DELF B2, je montre que les sujets à l’examen du DELF B2 peuvent se classer en 2 grands types : la lettre de demande et la lettre de protestation. Comme je l’ai déjà expliqué en détail dans un article consacré à la lettre de protestation, de nombreux sujets vous demandent de contester une décision ou un projet. Vous devez convaincre votre destinataire de renoncer, c’est-à-dire de ne pas faire quelque chose.

Sujet de production écrite

Voyons maintenant la consigne de notre production :

Le directeur du collège où votre enfant est scolarisé a décidé d’interdire les téléphones portables dans son établissement. Au nom de l’association des parents d’élèves que vous présidez, vous écrivez une lettre pour contester cette décision en exposant des arguments illustrés par des exemples. (250 mots environ)

Modèle de production

Et voici le modèle de lettre que je vous propose :

Paul PALABAUD
Président de l’Association des parents d’élèves
3, rue de la République
76000 Rouen

À l’attention de Mme la directrice
Collège Pierre Corneille

Rouen, le 8 septembre 2018

Objet : interdiction des téléphones portables dans l’enceinte du collège

Madame la directrice,

Au nom de l’association des parents d’élèves, je vous écris au sujet de votre décision récente d’interdire les téléphones portables dans l’enceinte du collège.

Nous n’ignorons pas les désagréments causés par les téléphones en milieu scolaire : ils perturbent le travail des enseignants et empêchent les élèves de se concentrer. C’est la raison pour laquelle nous avons exprimé notre accord lorsque vous aviez décidé d’interdire leur usage en classe. Par ailleurs, en tant que parents, nous nous sentons concernés par les risques d’addiction générés par ces appareils et les conséquences possibles sur la santé de nos enfants.

En revanche, nous ne croyons pas utile de généraliser cette interdiction à tout l’établissement. Tout d’abord, cela nous semble matériellement difficile à appliquer. Comment empêcherez-vous les enfants de consulter leurs écrans à l’heure de la récréation ? Il faudrait pour cela forcer leur rangement dans des casiers, mais le collège dispose-t-il des moyens financiers pour les installer ? De plus, nous pensons que les téléphones sont devenus indispensables pour communiquer, non seulement avec les parents en cas d’urgence, mais avec l’école elle-même. Vous n’êtes pas sans savoir, en effet, que le site Internet le plus consulté par les élèves n’est pas YouTube ou Instagram, mais le site du collège, qui leur permet de savoir quels sont les professeurs absents ou si les bulletins scolaires sont en ligne !

En conséquence, nous vous prions de bien vouloir reconsidérer votre décision. Il nous semble qu’une interdiction limitée aux classes et à certains espaces du collège – qui seraient précisés dans le règlement intérieur – permettrait de limiter l’invasion des téléphones portables sans pénaliser les élèves.

En vous remerciant par avance de votre attention, nous vous prions d’agréer, Madame la directrice, nos meilleures salutations.

Paul Palabaud.

(280 mots)

À vous !

À vous de travailler maintenant ! Vous pouvez écrire votre lettre (sur ce sujet uniquement) et la poster dans un commentaire sous cet article. Je vous donnerai ensuite des conseils pour améliorer votre texte, si vous en avez besoin. Merci de ne pas demander une évaluation détaillée avec des corrections : je n’ai matériellement pas le temps de le faire…

Et découvrez dans mon livre téléchargeable au format PDF, d’autres sujets de lettre de protestation au DELF B2.

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