Comment utiliser des anaphores en français

anaphores

Les anaphores grammaticales sont des outils puissants pour enchaîner des phrases, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Les anaphores standards sont normalement acquises au niveau B2. Pour une bonne préparation au DALF C1 — ou plus généralement pour se perfectionner en français —, nous allons nous intéresser à des procédés anaphoriques plus élaborés, qui permettent de rédiger des textes dans un registre formel avec un haut degré de cohésion.

Le contenu de cet article est extrait du livre Production écrite DALF C1. Les activités qui suivent font partie d’une production guidée d’un essai argumenté sur l’enseignement en ligne, ce qui explique la continuité thématique des exemples.

Anaphore : une définition

On appelle ici anaphore la reprise d’un mot ou d’un groupe de mots sous une forme différente. Par exemple : « Les étudiants ne supportent plus les visioconférences. Ils préfèrent abandonner les cours. » Dans cette phrase, Ils est l’anaphore de Les étudiants que l’on appelle alors l’antécédent. Dans cet exemple, ce procédé permet tout simplement d’éviter une répétition. C’est la première des 3 finalités que l’on peut donner aux anaphores :

  1. Éviter une répétition
  2. Développer l’antécédent
  3. Condenser l’antécédent

Rassurez-vous : nous ne ferons pas de théorie dans cet article, mais de la pratique et encore de la pratique ! Passons donc en revue les usages concrets des anaphores.

On appelle « anaphore » la reprise d’un mot ou d’un groupe de mots sous une forme différente

1. Anaphores pour éviter les répétitions

Vous savez sans doute que la langue française n’aime pas beaucoup les répétitions, surtout dans un écrit formel. C’est pourquoi les moyens de les éviter sont très nombreux :

A. Les anaphores nominales

L’antécédent est repris généralement par un synonyme ou un hyperonyme, c’est-à-dire un mot général qui englobe d’autres mots, comme animal pour chat.

B. Les anaphores pronominales courantes

Ce sont les pronoms personnels, relatifs, démonstratifs, possessifs… La plupart sont déjà maîtrisés au niveau B2. Mais vous aurez peut-être besoin de faire quelques révisions ?

C. Les anaphores pronominales : celui-ci, le premier, ce dernier

Ce sont des pronoms fréquemment utilisés dans les écrits formels, pour reprendre une partie d’un antécédent composé de plusieurs éléments. Par exemple : « L’enseignement en ligne peut générer des décrochages et des dépressions. Celles-ci (ces dernières) touchent particulièrement les étudiants isolés. » L’anaphore celles-ci reprend le dernier élément. En revanche, le pronom ils reprendrait tout le groupe nominal sans distinction (les décrochages ET les dépressions). Si l’on veut reprendre le premier élément de l’antécédent (les décrochages), on utilisera Les premiers.

D. Les pronoms quantitatifs (indéfinis) : aucun, nul, quelques-uns, certains, beaucoup, la plupart…

Également très utilisés dans les écrits formels, les pronoms quantitatifs permettent de diviser un antécédent en plusieurs groupes. Par exemple : « Les étudiants s’ennuient pendant les visioconférences. La plupart d’entre eux font d’autres activités en même temps. Certains finissent même par se déconnecter. » Les 2 anaphores reprennent bien l’antécédent Les étudiants, mais pas dans la totalité : ils divisent en différentes quantités ou proportions.

Activité 1 – supprimer les répétitions

Remplacez les répétitions par les anaphores qui conviennent en faisant les transformations nécessaires. Puis, cliquez sur la flèche pour découvrir un exemple de corrigé.

2. Anaphores pour développer l’antécédent

Prenons tout de suite un exemple : « Tous les cours de licence se déroulent désormais sur Zoom. Ce logiciel de visioconférence américain connaît un énorme succès depuis l’année dernière ». Ici, l’anaphore ne se contente plus d’éviter une répétition, elle comporte une description de l’antécédent. Ces anaphores à valeur descriptive sont très employées à l’écrit, notamment dans la presse. C’est un procédé à la fois économique et efficace pour développer un sujet, en apportant les informations pertinentes au bon moment. Il assure ainsi une progression thématique, mais également un meilleur enchaînement des phrases. Par ailleurs, vous remarquerez que l’anaphore est précédée le plus souvent par un adjectif démonstratif.

Activité 2 – Associer

Associez les phrases suivantes.

A. Au début de l’année, chaque étudiant reçoit un mot de passe pour accéder à Moodle.
B. L’étudiant travaille en autonomie sur un module théorique avant chaque TP.
C. En première année de licence, les enseignements comportent surtout des cours magistraux.
D. Les étudiants ont fait publier dans un magazine une pétition demandant l’arrêt des cours en ligne.
E. La crise sanitaire aura touché bien plus les étudiants en licence qu’en doctorat.
F. Les universités ont dû débloquer des crédits pour s’acquitter des frais de tutorat.

1. En effet, la formation à la recherche comprenant essentiellement du travail individuel souffre moins de la distance.
2. Cette requête qui a recueilli plus d’un millier de signatures a fait l’effet d’une bombe sur le campus.
3. Cette plateforme d’apprentissage en ligne d’origine australienne est la plus adoptée dans les universités françaises.
4. Cet accompagnement pédagogique assuré par des étudiants plus anciens se révèle en effet indispensable dans les cours en ligne à grands effectifs.
5. Ces travaux pratiques, à ne pas confondre avec les travaux dirigés, se déroulent en laboratoire par petits groupes de quinze étudiants au maximum.
6. Ces cours dispensés par des professeurs expérimentés ont lieu dans des amphithéâtres pouvant accueillir plusieurs centaines d’étudiants.

Ce procédé anaphorique assure ainsi une progression thématique, mais également un meilleur enchaînement des phrases

3. Anaphores pour condenser l’antécédent

C’est le procédé inverse du précédent : au lieu de développer, il s’agit de reprendre un antécédent d’une certaine longueur, en résumant ou généralisant son contenu sémantique. Par exemple : « L’enseignement en ligne défavorise les étudiants qui manquent de moyens ou qui présentent des difficultés pédagogiques. Ces inégalités sont scandaleuses, etc. » En reprenant de manière générale le fait ou l’argument précédents, l’anaphore permet de faire une transition avec l’idée qui va suivre. On peut distinguer notamment 2 procédés pour condenser l’antécédent :

A. Les anaphores nominales

Événement, évolution, hypothèse, phénomène, caractéristique… : il existe un grand nombre de noms génériques qui permettent de désigner des faits, des catégories de personnes, des concepts, etc. Ces termes peuvent être neutres ou comporter un jugement de valeur, comme ces inégalités dans l’exemple ci-dessus. Une bonne stratégie pour perfectionner nos écrits est alors de connaître une large gamme de ces noms. Prenons un autre exemple : « Il faudrait prêter des ordinateurs portables aux étudiants en situation de précarité. Mais une telle mesure coûterait cher aux établissements. » Dans certains cas, nous pourrons avoir besoin d’ ajouter un accent d’intensité par les adjectifs tel ou pareil.

B. Ce + pronom relatif ou ce + préposition + pronom relatif

Voilà un moyen très pratique de reprendre tout un énoncé, sans changer de phrase. Par exemple : « Cette année, tous les examens devront se passer en ligne, ce qui risque d’augmenter les tentatives de fraude. » Un autre exemple plus complexe, avec une préposition : « Mon école organisait des cours en ligne depuis dix ans, ce grâce à quoi elle s’est adaptée rapidement à la crise sanitaire. » C’est une formulation soutenue : à l’oral, nous dirions plutôt et c’est grâce à cela que…

Activité 3 – Compléter avec des anaphores nominales

Activité 4 – Compléter avec ce (+ préposition) + pronom relatif

Ce procédé anaphorique permet notamment de faire une transition avec l’idée suivante

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À vous !

À partir d’un niveau C1, la maîtrise de ces procédés anaphoriques vous aidera à renforcer la cohésion de vos textes argumentatifs. Vos phrases s’enchaîneront avec fluidité, tout en évitant des répétitions désagréables.

Pour aller plus loin, voyez maintenant comme mettre des arguments en valeur.

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6 Comments

    Catherine

    Bonjour Stéphane,

    Bon travail, comme d’habitude.
    J’ai une petite remarque sur la phrase F de l’Activité 4: grammaticalement bien sur c’est correct mais … aucun français ne prononcera cette phrase!

      Stéphane

      Merci Catherine !
      Prononcer, sans doute pas souvent (je l’ai déjà entendu)… mais dans un écrit formel ? Il me semble que si. Comme je le signale dans l’article, c’est une formulation soutenue. A l’oral, nous dirions plutôt « et c’est grâce à cela que »…

    hkheather

    Bonjour!
    Merci pour les quiz.
    J’ai une question à propos de votre correction pour numero 1.D « Ceux-ci. »

    Je me demande pourquoi la réponse n’est pas, « Ceux-la » parceque on remplace la deuxième partie d’une phrase, donc « la »?

      Stéphane

      Bonjour, c’est une bonne question 😉 Je pense qu’il y a une analogie avec « ici » et « là ». « Ceux-ci » va donc désigner, non pas le premier élément de la liste, mais celui qui est le plus proche « spatialement ». « Ceux-là » au contraire, va désigner le plus éloigné, soit dans notre exemple « les ordinateurs ».

    Margarita

    Bonjour Stéphane,
    Comment peut-on vérifier l’ activité 4? Merci d’ avance pour me répondre.

      Stéphane

      Bonjour Margarita, vous complétez les cases (en tapant les mots) et ensuite, vous cliquez sur « vérifier ».

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