1. Je planifie l’exposé (60 minutes)
La consigne de l’épreuve est claire : le candidat doit obligatoirement utiliser les documents dans son exposé. Cependant, le but de l’exercice est de développer un point de vue personnel. Il ne faut pas résumer les textes ni les commenter longuement, mais les exploiter comme source documentaire. Autrement dit, le candidat doit en extraire des idées et des informations pertinentes pour les intégrer dans sa réflexion personnelle. En particulier, les documents seront très utiles pour trouver des faits, des exemples et des chiffres qui serviront à illustrer les arguments.
Je vais donc faire attention à ne pas rester trop près des textes. Pendant toute la préparation, je vais tâcher d’être très actif afin de développer une véritable réflexion personnelle.
Pendant toute la préparation, je vais tâcher d’être très actif afin de développer une véritable réflexion personnelle.
1.1. J’analyse le sujet (10 à 15 minutes)
Les documents abordent un problème qui peut être très large et complexe. Pour un exposé limité à 10 minutes, il faut donc choisir une direction précise, généralement une question à laquelle devra répondre toute l’argumentation. Autrement dit, dans cette première étape, je vais dégager une problématique.
Pour cela, je commence par mobiliser mes connaissance sur le thème, puis je fais une lecture globale des documents.
1.1.1. Je mobilise mes connaissances
Je lis le thème de l’exposé (c’est généralement une question) : « Le numérique est-il trop polluant ? » Je commence par faire un bref remue-méninges (ou brainstorming). Quelles sont mes connaissances sur ce thème ? Quels sont les enjeux ? Suis-je directement concerné par ce problème ? Est-ce que je peux me rappeler des exemples… ?
Personnellement, j’ai déjà quelques connaissances sur ce thème de la pollution numérique. Je sais que l’utilisation d’Internet consomme beaucoup plus d’énergie qu’on ne le pense. J’ai déjà vu un reportage qui expliquait comment limiter cette pollution en supprimant les anciens messages dans une boîte e-mail, etc.
Mobiliser ainsi mes connaissances, avant la lecture des documents, me permet d’adopter immédiatement une attitude active. De plus, cela facilitera la compréhension des textes en réactivant dans ma mémoire le vocabulaire important sur le thème. Mais bien entendu, si je ne comprends pas du tout le thème, inutile de paniquer : je cherche les termes inconnus dans le dictionnaire ou je passe tout de suite à la lecture des documents !
Mobiliser mes connaissances avant la lecture des documents me permet d’adopter immédiatement une attitude active. De plus, cela facilitera la compréhension des textes en réactivant dans ma mémoire le vocabulaire important sur le thème.
1.1.2. Je fais une lecture globale des documents
Je commence par explorer les textes (titres, intertitres, sources…), puis je fais 1 lecture rapide afin de répondre aux questions suivantes.
Quelles sont les sources des documents ?
Je constate que les 2 articles sont récents et qu’ils sont écrits à peu près à la même époque. C’est donc un problème encore actuel, qui n’a pas beaucoup évolué. Je relève les auteurs, car je pourrai en avoir besoin pour des citations au cours de mon exposé.
Quelles sont les circonstances de publication ?
Un article de presse est toujours écrit pour une certaine occasion. La repérer aide à comprendre l’intention générale du texte.
Le document 1 évoque « une proposition de loi visant à réduire l’empreinte écologique du numérique », autrement dit son impact sur l’environnement.
Le document 2 rapporte « une étude menée par l’institut Odoxa ». Il s’agit donc des résultats d’un sondage, d’où la présence de nombreux pourcentages.
Quel est le contenu essentiel des documents ?
Je résume en 1 ou 2 phrases, avec mes propres mots, l’idée générale de chaque document. Je réutiliserai ces résumés dans l’introduction de mon exposé.
Document 1 : une proposition de loi vise à réduire l’impact du numérique sur l’environnement en agissant sur 2 leviers : réduire l’obsolescence des logiciels et apprendre aux usagers à limiter la consommation d’Internet.
Document 2 : un sondage sur les usages du numérique révèle que la majorité des Français n’ont pas conscience que leur utilisation d’Internet est une source de pollution.
Quel est le rôle des documents ?
Autrement dit, pourquoi a-t-on choisi ces documents pour aborder le thème de la pollution numérique ? Comment se complètent-ils ? Quelles sont leurs différences d’intention et de contenu ?
Le document 1 montre l’importance du problème, les causes et les enjeux pour le futur. Dans le document 2, les résultats du sondage viennent confirmer le deuxième enjeu exposé dans le document 1 : les Français ont besoin d’apprendre à se déconnecter. On trouve par ailleurs des idées de solutions concrètes à ce problème, par exemple supprimer les anciens courriels.
Pendant ma lecture, je fais un usage limité du dictionnaire. Je ne cherche que les mots nécessaires pour collecter les informations ci-dessus. Je n’ai pas besoin de comprendre tout le contenu des documents.
Pendant ma lecture, je fais un usage limité du dictionnaire, car je n’ai pas besoin de comprendre tout le contenu des documents.
1.1.3. Je formule ma problématique
À quelle question mon exposé devra-t-il répondre ? Vous remarquerez dans les sujets d’examen que le thème est souvent formulé par une question : « Le numérique est-il trop polluant ? » Il est tentant de reprendre exactement cette question pour la problématique, mais je ne le conseille pas. En effet, les examinateurs évalueront la capacité du candidat à dégager une problématique personnelle et à la formuler avec précision. Il convient donc de la reformuler avec vos propres mots ou d’en choisir une autre.
D’autre part, le choix de la problématique va déterminer la recherche d’idées et le type de plan. Avec une problématique comme « faut-il s’inquiéter de la pollution numérique ? », je rechercherai des arguments pour ou contre afin de préparer un plan de type dialectique. Cependant, comme les documents de notre sujet exposent un problème et la recherche de solutions, je vais plutôt choisir la problématique suivante : « Comment lutter contre la pollution numérique ? » Par conséquent, j’opterai pour un plan de type « analytique » qui comprend généralement 3 grandes parties : I. Situation – II. Causes – III. Solutions.
1.2. Je cherche des idées (20 à 25 minutes)
C’est le moment de chercher des idées pertinentes, qui doivent toutes répondre à la problématique. Attention au hors-sujet ! Je commence donc par noter le plus vite possible tous les arguments et exemples tirés de ma réflexion personnelle et de mon environnement. Dans ce modèle, ils seront situés dans la société française, mais ils peuvent provenir de tous les pays, selon l’expérience du candidat.
Ensuite, je recherche dans la source documentaire des faits, des chiffres et des exemples pour illustrer mes arguments. Mais ce n’est pas tout : je relève également quelques idées que je pourrais nuancer ou réfuter. En effet, le jury évaluera la capacité du candidat à analyser la source avec un regard critique.
Dans tous les cas, il est indispensable de reformuler les éléments extraits des documents : je les note sur mon brouillon avec mes propres mots.
Selon les grands axes de mon plan, je dois donc commencer par décrire la situation liée à la pollution numérique. Soit, par exemple (pour plus de clarté, je mettrai en italique les éléments extraits de la source documentaire) :
- Émissions de gaz à effet de serre > menace sur la planète d’un changement climatique (+ 2° d’ici 2040)
- Conséquences d’un réchauffement climatique déjà connues : hausse du niveau des mers, canicules, etc.
- Émissions de gaz à effet de serre du numérique plus élevées que pour le transport aérien : près de 7 % des émissions en France d’ici 2040
- Consommation d’électricité par le numérique : de 6 à 10 % de la consommation mondiale
- Avenir plus inquiétant encore : déploiement de la 5G et généralisation des objets connectés : 50 milliards en 2025
Je dois ensuite exposer les causes qui expliquent cette situation. Soit, par exemple :
- Fabrication d’équipements très coûteuse en énergie : représente 70 % de l’empreinte carbone du numérique en France
- Consommateur incité à renouveler régulièrement son matériel : obsolescence programmée, nouveau modèle de smartphone chaque année…
- Développement du visionnage de vidéos en streaming : poids des fichiers vidéo (jusqu’à 10 GO pour un film en très haute résolution)
- Forte fréquentation des réseaux sociaux : 3 milliards d’actifs sur Facebook
- Nombreuses données échangées totalement inutiles : spams, publicités non sollicitées…
- Pollution « cachée », inconnue de la majorité des internautes : 62 % n’ont pas conscience de l’impact du numérique sur l’environnement (enquête d’Odoxa)
- Sensibilisation insuffisante et souvent maladroite : critique de termes compliqués comme sobriété numérique
Enfin, je dois envisager des solutions concrètes à ce problème. Soit, par exemple :
- Intérêt d’un projet de loi comme dans le document 1 ? Déjà abandonné depuis la rédaction de l’article !
- Éviter de visionner des vidéos en très haute définition : difficile à faire accepter ?
- Économiser la consommation d’énergie à la maison : couper Internet la nuit, débrancher les appareils quand ils ne servent pas…
- Augmenter la durée de vie des appareils : résister à la publicité, réparer, préférer les équipements reconditionnés…
- Mieux sensibiliser les internautes à la pollution numérique : communication simple et efficace…
- Limiter le stockage des données : supprimer les anciens messages…
1.3. Je prépare le plan détaillé (20 à 25 minutes)
Un plan détaillé est indispensable pour organiser logiquement ma réflexion et servir de guide tout au long de mon exposé.
Pour réussir un plan argumentatif, je dois :