ChatGPT et éducation est un sujet qui fait beaucoup parler en ce moment… Alors, j’aimerais connaître votre opinion !
C’est pourquoi je vous propose dans cet article un document complémentaire à mon livre Les mots de l’info B2-C1. Comme dans ce livre, vous pourrez d’abord découvrir le sujet par un article de presse, qui présente les mots-clés (en gras ci-dessous). Ensuite, vous verrez une définition de ces mots-clés avec des exemples. Enfin, la section problématique résume le problème et expose les enjeux pour inviter à débattre sur ChatGPT et éducation.
Vous ne connaissez pas encore ChatGPT ? Découvrez cet outil d’intelligence artificielle grâce à cette vidéo sous-titrée : ChatGPT en trois questions. Découvrez également 10 outils d’intelligence artificielle pour apprendre le français.
Découvrons l’article sur ChatGPT et éducation
ChatGPT fait peur à New York, qui l’interdit dans ses écoles
ChatGPT, nouveau cauchemar du corps enseignant après Wikipédia ? L’arrivée de cet agent conversationnel, capable d’écrire des textes en langage naturel sur la base de requêtes formulées par les internautes, est vue avec inquiétude par une partie des enseignants. Déjà, des mesures de restriction émergent pour limiter l’accès et l’usage de ChatGPT.
Un exemple récent vient de New York, dont le département en charge de l’éducation a décidé de bannir cet outil fondé sur des algorithmes et des procédés issus de l’intelligence artificielle. Un bannissement qui ne peut être que partiel, forcément : seuls les postes informatiques dans les établissements scolaires sont concernés.
Citée par Motherboard le 4 janvier, la porte-parole du département a confirmé que l’interdiction s’appliquait aux réseaux et les appareils des écoles publiques de New York, en raison des « préoccupations concernant la fraude et l’exactitude du contenu ». Les autorités de la ville jugent que l’usage sans encadrement de ChatGPT risque d’avoir un impact négatif sur l’apprentissage.
« Bien que l’outil puisse être en mesure de fournir des réponses rapides et faciles aux questions, il ne permet pas de développer des compétences de réflexion critique et de résolution de problèmes, qui sont essentielles à la réussite scolaire et à la réussite tout au long de la vie », a poursuivi la représentante du département.
Dans les faits, les capacités scolaires de ChatGPT donnent des résultats variés. L’application développée par OpenAI génère effectivement du texte et des réponses à la demande, mais la justesse de ses retours n’est pas toujours excellente. Il a certes montré une excellente capacité à résumer, à synthétiser ou à présenter un concept, mais il montre davantage ses limites s’il faut présenter une réflexion originale ou dans certains autres exercices.
Il est probablement facile pour un professeur ou une enseignante de repérer un devoir produit par ChatGPT. Par exemple, lorsque celui-ci contient une ou plusieurs erreurs manifestes, ou si la qualité de la réponse ne correspond pas au niveau réel de l’élève. Mais, dans d’autres cas, détecter le plagiat pourrait être impossible.
ChatGPT sera-t-il le nouvel eldorado de la triche pour les étudiants ? C’est ce qui inquiète des professeurs à travers divers témoignages rapportés sur les réseaux sociaux. Des cas commencent à remonter par ailleurs, comme celui rapporté par le DailyMail au sujet d’un étudiant ayant mobilisé ChatGPT pour rédiger une dissertation de philosophie en Caroline du Sud.
Cette inquiétude sur la manière dont l’enseignement va devoir composer avec ChatGPT rappelle un autre débat, relativement similaire, qui s’est tenu quelques années auparavant : Wikipédia. À chaque fois, la tentation est d’interdire immédiatement ces évolutions, par crainte des effets néfastes qu’elles pourraient avoir sur l’apprentissage des élèves. Est-ce le cas ? En tout cas, la révolution numérique oblige l’enseignement à évoluer et à changer de culture éducative. On peine à croire qu’il sera possible de bloquer durablement ChatGPT et ses évolutions. Il a bien fallu composer avec les smartphones et Wikipédia, faute de pouvoir les interdire. Peut-être faudra-t-il davantage apprendre à apprendre, pour savoir naviguer dans un environnement numérique où toutes les réponses peuvent être trouvées ou générées en un clic.
D’après Julien LAUSSON, ChatGPT fait peur à New York, qui l’interdit dans ses écoles, Numerama, 05 janvier 2023
10 mots-clés pour parler de ChatGPT et éducation
Agent conversationnel (n. m.) : Machine capable de simuler un dialogue avec un humain. Certains sites Internet disposent d’un agent conversationnel qui répond aux questions des visiteurs.
Algorithme (n. m.) : série d’opérations mathématiques ou d’instructions qui permettent de résoudre un problème. Des enseignants ont créé un jeu pour initier les jeunes élèves aux algorithmes de recommandation sur les réseaux sociaux.
Bannir (qqn ou qqch) : interdire la présence dans un espace. Pour bannir ChatGPT à l’école, il faudrait déjà bannir les téléphones.
Encadrement (n. m.) : action de fixer des règles et des limites à une activité. Sans encadrement, les élèves risquent de faire n’importe quoi avec ChatGPT.
Fraude (n. f.) : fait de ne pas respecter une loi pour obtenir facilement un avantage. La fraude au baccalauréat peut entraîner l’interdiction de participer à tout examen de l’Éducation nationale pendant 5 ans.
Générer (qqch) : produire. Les devoirs générés par ChatGPT sont encore difficiles à détecter par les logiciels anti-plagiat.
Intelligence artificielle (n. f.) : programme informatique capable de reproduire des comportements humains. Ce n’est pas demain que l’intelligence artificielle remplacera les enseignants !
Plagiat (n. m.) : action de copier l’œuvre d’un autre. Le plagiat à l’école a toujours existé et ce n’est pas la technologie qui pourra résoudre ce problème.
Requête (n. f.) : demande posée à un programme informatique. Une véritable interaction est possible avec ChatGPT, car il garde en mémoire vos requêtes précédentes.
Tricher (intransitif) : ne pas respecter une règle, tout en donnant l’illusion qu’on la respecte. Le professeur a surpris deux élèves en train de tricher pendant l’examen.
La problématique : faut-il interdire l’intelligence artificielle à l’école ?
Depuis sa mise à disposition au public en novembre 2022, ChatGPT suscite les fantasmes les plus fous : l’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les enseignants dans un avenir proche ? Plus raisonnablement, c’est le risque élevé de triche qui inquiète les professionnels de l’éducation. Pourtant, par un usage bien encadré, ChatGPT pourrait se révéler un assistant précieux pour l’apprentissage, notamment par sa capacité à personnaliser les interactions avec l’utilisateur. Par ailleurs, l’interdiction à l’école reviendrait à laisser les élèves seuls face à l’intelligence artificielle. Et si on profitait de la popularité de ChatGPT pour former leur esprit critique ?
À vous !
Vous disposez maintenant du vocabulaire utile pour répondre à cette problématique : faut-il interdire l’intelligence artificielle à l’école ? Alors n’hésitez pas à répondre dans les commentaires, j’adorerais connaître votre opinion !
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