Je vous propose dans cet article un exemple de synthèse pour le DALF C1. Vous y trouverez la consigne ainsi que les documents. Et en bonus, je vous offre un modèle de corrigé !
Comme vous allez le voir, cet exemple de synthèse DALF C1 porte sur la robotisation. C’est en effet un des thèmes fréquents à l’examen.
Exemple de synthèse DALF C1
Voici donc le sujet, qui comprend la consigne officielle et les documents.
Vous faites une synthèse des documents proposés.
Pour cela, vous dégagez les idées et les informations essentielles qu’ils contiennent, vous les regroupez et les classez en fonction du thème commun à tous ces documents, et vous les présentez avec vos propres mots, sous forme d’un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention :
– vous devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre, et non mettre deux résumés bout à bout ;
– vous ne devez pas introduire d’autres idées ou informations que celles qui se trouvent dans les documents, ni faire de commentaires personnels ;
– vous pouvez bien entendu réutiliser les « mots-clefs » des documents, mais non des phrases ou des passages entiers.
200 À 240 MOTS
Règle de décompte des mots : est considéré comme mot tout ensemble de signes placé entre deux espaces : « c’est-à-dire » = 1 mot ; « un bon sujet » = 3 mots ; « je ne l’ai pas vu depuis avant-hier » = 7 mots
Attention, le respect de la consigne de longueur fait partie intégrante de l’exercice (fourchette acceptable donnée par la consigne). Dans le cas où la fourchette ne serait pas respectée, on appliquera une correction négative : 1 point de moins par tranche de 20 mots en plus ou en moins
Les robots seront-ils enfin à la hauteur de nos fantasmes ?
Cela fait cent ans qu’on les fantasme, qu’on les imagine dans nos têtes, qu’on les annonce. Cent ans qu’on en a peur aussi. Le concept et le mot robot dateraient de 1921. Le 21 janvier de cette année-là se joue pour la première fois la pièce « RUR » de Karel Capek à Prague. Le titre est l’acronyme de « Rossum’s Universal Robots ». La pièce décrit une société où des esclaves se révoltent et détruisent leurs créateurs. C’est, selon Christopher Mims du Wall Street Journal, ce jour-là que sont nés les robots ou, pour être plus précis, l’idée de robot. Pour le meilleur et pour le pire.
En cent ans, soyons honnête, c’est plutôt la déception qui a prédominé sur l’étendue de leurs capacités. À l’image de la voiture autonome (qui n’est pas un robot), annoncée comme imminente depuis 30 ans, la révolution robotique s’est un peu fait attendre. Nous sommes pourtant peut-être au moment précis où l’imaginaire de science-fiction va devenir réalité.
Les robots ont d’abord été de simples transpositions d’actions mécaniques effectuées initialement par des humains, sans véritable cerveau ou logiciel. C’était la première étape, la plus « facile ». Ceux-là ont donc logiquement trouvé leur place dans les usines. C’est General Motors qui a eu en 1961 le premier « robot » sur l’une des chaînes de montage à Detroit. Il reproduisait une seule tâche autant de fois que désiré à la perfection.
Car la définition du robot, c’est ça : « un dispositif mécatronique (alliant mécanique, électronique et informatique) conçu pour accomplir automatiquement des tâches imitant ou reproduisant des actions humaines ». Visuellement, le robot est donc longtemps resté au stade du bras mécanique auquel un ouvrier donnait vie en arrivant le matin à l’usine. Ce stade a perduré, et nous avons petit à petit oublié cette image du robot humanoïde. Cette même image qui était la représentation d’une société déshumanisée pour certains et le futur qui nous tendait les bras pour d’autres. L’entreprise Boston Dynamics a ravivé ces souvenirs en construisant un robot parfaitement humain dans ses mouvements. Souvenez-vous de l’effroi et de la fascination qu’avaient suscités les premiers prototypes de l’entreprise, reproduisant le mouvement de course d’un humain ou le saut d’un chien. Mais donner une apparence humaine au robot n’a pas énormément d’utilité, scientifiquement parlant. Cela flatte l’imaginaire de romancier de science-fiction qui sommeille en chacun de nous, sans le rendre plus efficace. […]
Mais le tournant, c’est que l’on vend désormais de plus en plus de robots qui ne se contentent pas d’être cantonnés à un rôle précis dans une usine ou un hangar, on les appelle les « robots de service ». Ils font de la livraison, de la désinfection d’hôpitaux ou de la surveillance. En 2019, 173 000 robots de ce type se sont vendus dans le monde. Ces robots de service sont amenés à être parmi nous, à nous croiser, à coexister avec nous. Ils sont dotés de capteurs, des logiciels les plus avancés, ils sont connectés en permanence. Ils sont ceux qui nous ont effrayés ou fait rêver étant gamins. Nous ne les croisons pas encore sur nos trajets quotidiens parce que nous ne vivons pas à San Francisco, sur un campus universitaire américain de pointe ou à Singapour, mais la révolution robotique est enfin en cours. Ils feront bientôt vraiment partie de notre quotidien et pas juste pour aspirer à notre place.
Maxime Samain, L’Écho, 29/01/2021
Exposition « Robots »
Simples automates ou pseudo-humains ? Les robots n’ont pas cessé d’inspirer l’imaginaire culturel et d’alimenter l’univers de la science-fiction au fil des décennies. Avec sa nouvelle exposition permanente, Robots, la Cité des sciences et de l’industrie s’attaque aux idées reçues et aux fantasmes qui accompagnent ces machines. […] 20 Minutes a rencontré Pierre Duconseille, le commissaire de cette grande exposition.
Pourquoi une exposition permanente sur les robots ?
La robotique est un sujet de fond. Les robots sont quasiment les mêmes depuis cinquante ans. Ils font simplement plus de choses maintenant. Ils commencent à venir dans nos espaces privés et dans l’espace public. On a rajouté une brique d’intelligence artificielle dans les machines, mais à la base, elles sont toutes les mêmes. Il faut des capteurs, des actionneurs et un programme. C’est ça, un robot. […]
Qu’en est-il des robots de Boston Dynamics, par exemple ?
[…] Derrière la robotique, il y a beaucoup d’enjeux économiques et il y a beaucoup d’effets d’annonce par rapport aux prouesses des machines. Il est probable que cela fonctionne, mais cela ne fonctionne pas tout le temps. Nous travaillons depuis deux ans sur les robots et on voit le nombre de gens dont on a besoin pour les faire fonctionner. C’est énorme. Et pour les faire fonctionner en autonomie, c’est encore plus compliqué. Il y a toujours des ingénieurs à proximité, bien cachés, qui pilotent la machine ou veillent au grain pour l’arrêter si elle tombe. Ici, on n’idéalise pas la robotique. On relativise ses prouesses, on reste le plus factuel possible. […]
Pourrait-on voir se généraliser des robots avec lesquels l’humain tisserait un lien affectif, comme au Japon ?
C’est un peu spécifique à la culture japonaise, mais ils en reviennent. En 2015, ils ont lancé un hôtel entièrement tenu par des robots et ils sont en train d’enlever tous les robots à cause des bugs. Ils font peur et ils font n’importe quoi. En matière de robotique de service, on est loin du compte. Il ne faut pas fantasmer, ils ne vont pas nous remplacer demain. Sur les chaînes industrielles, effectivement, ils peuvent nous remplacer parce qu’ils effectuent des tâches répétitives avec une très grande rapidité et sans effort.
Pourquoi les robots font-ils peur ?
Parce qu’on ne les connaît pas, on se raconte des histoires. Parce qu’il y a eu le Golem et Terminator… Parce que le robot, c’est un autre sur lequel on charge nos propres fantasmes de disparition. L’obsolescence de l’homme, de Günther Anders, en parle bien. Les objets que l’homme invente le fascinent et lui font peur. Une belle voiture, c’est fascinant mais en même temps, on sait qu’elle ne mourra pas. Il y a beaucoup d’irrationnel dans la relation de l’homme aux machines. Il a peur qu’elles le fassent disparaître parce qu’elles peuvent continuer à fonctionner, tandis que lui, non. […]
Laure Beaudonnet, 20 minutes, 02/04/2019
Modèle de corrigé pour cet exemple de synthèse DALF C1
Voici maintenant un modèle de corrigé pour cette synthèse :
Qu’il fasse peur ou rêver, voilà un siècle que le robot est l’objet de tous les fantasmes. Avec les progrès récents de l’intelligence artificielle, la réalité serait-elle près de rejoindre la fiction ?
L’idée du robot serait née en 1921 dans une pièce de théâtre jouée à Prague. Depuis, l’homme entretient un rapport irrationnel avec le robot. Dans ses œuvres de science-fiction, il espère ou redoute l’arrivée d’une machine à sa ressemblance qu’il charge de réaliser son propre fantasme d’immortalité.
Le premier robot qui naît dans les années 60 n’est qu’une reproduction de gestes humains sur les chaînes d’usine. Cette image déshumanisée de bras mécanique, fidèle à la définition première de l’automate, a peu évolué en cinquante ans jusqu’aux premiers prototypes de l’entreprise Boston Dynamics.
Si ces créations ont réveillé les fantasmes d’une machine humanoïde, la performance était surtout d’ordre publicitaire. En réalité, l’autonomie des robots reste relative et leur bon fonctionnement mobilise encore des équipes importantes. D’ailleurs, si l’apparence humaine satisfait l’imaginaire, elle présente peu d’intérêt scientifique.
La véritable révolution pourrait alors se trouver dans la robotique de service. Désormais dotées d’intelligence artificielle, les machines se voient confier des tâches plus complexes. Nous devrions ainsi apprendre à coexister dans notre quotidien. Néanmoins, la réalité n’a pas encore rejoint la fiction : les premières expérimentations s’avèrent peu concluantes et notre remplacement n’est pas à craindre pour demain.
225 mots
À vous !
Vous souhaitez apprendre à rédiger une synthèse comme celle-ci ? Découvrez les différentes étapes dans ce modèle de synthèse pour le DALF C1.
Découvrez également l’évaluation détaillée de la synthèse d’un candidat sur ce sujet, suivant les critères de la nouvelle grille d’évaluation.
Cet exemple de synthèse DALF C1 est extrait du livre Production écrite DALF C1. Vous y trouverez 6 sujets de production écrite DALF C1, avec les corrigés détaillés ainsi que de nombreuses activités d’entraînement.
Chaib
Un bon site éducatif
Stéphane
Merci Chaib ! Pensez à vous inscrire à ma lettre d’information pour recevoir les nouveautés du blog 😉
https://communfrancais.com/accueil/abonnez-vous/
Yuko
J’ai une difficulté de trouver le lien pour commander votre livre de « Compréhension Écrite. » Je crois que je l’ai vu, mais j’aurais tort, peut-être ?
Stéphane
Bonjour Yuko, je n’ai pas encore écrit de livre « Compréhension écrite ». Vous pourrez consulter mon catalogue en suivant ce lien : https://communfrancais.com/livres-niveaux-avances/
Je reste à votre écoute si vous avez d’autres questions.
Anonymous
Mille mercis monsieur. votre site m’a aidee a reussir le delf B2 et maintenant j’etudie pour passer le Dalf C1. Votre site est tellement beneficiel. Merci de votre temps et de votre aide!
Stéphane
Merci et bon courage pour le DALF C1 😉
Sabrina
Je n’ai pas bien compris la problématique j’ai pu écrire une synthèse mais je croyais que les documents adoptait l’idée de » l’intelligence artificielle va remplacer l’humain »
valentine
merci beaucoup! un site parfait pour la preparation du DALF 🙂
Stéphane
Merci Valentine 😉 Je vous invite également à essayer mes livres si vous ne l’avez pas encore fait 😉