Les fausses informations, voilà un sujet aussi passionnant que difficile pour la PO du DELF B2, ou plus généralement pour une activité de débat en classe. Pour aborder le vocabulaire indispensable, je vous propose dans cet article un document et des mots-clés que j’ai extraits de mon livre Les mots de l’info. J’ai ajouté dans cet article un exemple de plan par résolution de problème (pour l’exposé ou monologue suivi) qui pourra vous aider dans votre production ou comme modèle de corrigé.
Découvrons le sujet
Faut-il mettre fin à l’anonymat sur les réseaux sociaux ?
Plusieurs personnalités politiques sont favorables à la levée de l’anonymat sur les réseaux sociaux. Pour cause, la propagation des infox et des rumeurs, mais aussi les messages d’insultes publiés par certains comptes. Est-ce pour autant une bonne solution d’interdire l’anonymat ? Entretien avec Anaïs Theviot, maître de conférences en sciences politiques.
Facebook et Twitter sont des canaux privilégiés de diffusion de l’information, est-ce vraiment possible de mettre fin à l’anonymat sur ces plateformes ?
Anaïs Theviot : La culture numérique repose sur la liberté d’expression sans mettre en avant son identité. Facebook a longtemps cherché à éviter l’usage des pseudonymes mais cela nuit à l’image de la plateforme qui se veut ouverte à tous. Si on forçait les gens à donner leur identité, certains se tourneraient vers d’autres outils qui permettent encore l’anonymat.
Existe-t-il d’autres solutions pour réguler la prise de parole sur Internet que mettre fin à l’anonymat ?
T. : Il existe des techniques de modération de certains contenus mais pour cela il faut éduquer à l’usage des réseaux sociaux. Sur Internet, il faut toujours se demander qui nous parle en croisant les différentes sources. Pour cela, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir l’identité de la personne, l’activité d’un compte fournit déjà des indices sur les idées véhiculées, sur les intentions de manipuler…
D’après Ouest-France, 22/01/19
La problématique : comment lutter contre les fausses informations ?
Fausses informations, rumeurs et théories du complot existent depuis toujours, mais Internet leur fournit des outils de diffusion particulièrement efficaces. C’est en jouant sur les émotions que les infox arrivent à séduire un grand nombre d’internautes. Accusés de laisser faire, voire de les encourager, les réseaux sociaux sont contraints de trouver des solutions. Mais la tentation est grande pour certains gouvernements d’interdire totalement l’anonymat, ce qui peut être perçu comme un moyen de limiter la liberté d’expression.
Les dix mots-clés
— Anonymat (n. m.) : état d’une personne qui ne communique pas son vrai nom, dans le cadre d’une action ou d’une communication. Tant qu’une personne respecte la loi, elle peut donner son opinion en conservant son anonymat.
— Diffusion (n. f.) : action de communiquer tout type d’information. Les journaux tentent de lutter contre la diffusion des fausses informations.
— Expression (n. f.) : action de donner son opinion, son avis sur quelqu’un ou quelque chose. La lutte contre les fausses informations est importante, mais il faut avant tout protéger la liberté d’expression.
— Infox (n. f.) : fausse information partagée dans les médias en vue de tromper le public. De nombreuses infox ont circulé concernant les manifestations à Paris en décembre dernier.
— Manipuler (verbe transitif) : tromper quelqu’un pour l’inciter à adopter une opinion ou un comportement. De nombreuses informations servent à manipuler le public dans un but politique.
— Modération (n. f.) : sur Internet, désigne l’action de contrôler et de vérifier les informations qui sont publiées. Les réseaux sociaux voudraient éviter la modération des contenus, car elle coûte cher.
— Propagation (n. f.) : action de communiquer des informations dans un but négatif. Avec les fonctionnalités de partage sur les réseaux sociaux, la propagation d’une fausse information peut être très rapide.
— Rumeur (n. f.) : fausse nouvelle dont l’origine est inconnue. La victime d’une rumeur aura bien du mal à trouver les responsables.
— Source (n. f.) : origine d’une information, c’est-à-dire son auteur, son exactitude, son lieu de publication, sa date, etc. Un lecteur trop ému par une fausse information ne pensera pas à vérifier les sources avant de cliquer sur « partager ».
— Théorie du complot (expression) : récit qui essaie d’attribuer la responsabilité de certains événements à un petit groupe de personnes très puissantes et qui agissent dans le secret. Selon un sondage récent, près de 8 Français sur 10 croient à au moins une théorie du complot.
Modèle de plan pour le monologue
Puisque le document ci-dessus discute d’une solution possible (la suppression de l’anonymat) pour lutter contre les fausses informations, je propose de traiter la problématique selon un plan par résolution de problème en 3 parties : I. Situation et conséquences 2. Causes 3. Solutions.
I. SITUATION
1. Dans la jungle des fausses informations
Les fausses informations présentent des types très variés, par exemple :
- Infox et rumeurs : de nombreux événements dans l’actualité sont accompagnés de rumeurs et de commentaires souvent critiques, comme pour l’incendie de la cathédrale Notre-Dame pour prendre un exemple récent.
- Théories du complot : récits et démonstrations « scientifiques » qui tentent de montrer une autre version des faits, par exemple la terre est plate, il n’y a pas de changement climatique, etc.
2. Quels impacts ?
Dans cette jungle, il devient de plus en plus difficile de distinguer le faux du vrai. Au-delà de la perte de temps, on peut distinguer :
- Opinion manipulée : les infox créent inutilement de l’anxiété et peuvent influencer le vote lors des élections.
- Incitation à la violence : la propagation d’infox portant sur une personne ou une communauté peut conduire à du harcèlement sur les réseaux sociaux, voire à des agressions physiques.
II. causes
1. Technologies puissantes
Les fausses informations ont toujours existé, mais elles peuvent s’appuyer aujourd’hui sur des technologies très puissantes.
- Fausses images : des logiciels permettent de modifier ou de fabriquer des photos et des vidéos.
- Viralité : les réseaux sociaux permettent une diffusion à très grande vitesse.
2. Irresponsabilité des plateformes
- Logique de l’hébergeur : au nom de la liberté d’expression, les plateformes souhaiteraient diffuser du contenu sans être obligées de le vérifier.
- Modération insuffisante : la modération coûte cher, les outils de signalement sont souvent débordés à cause de la vitesse de diffusion.
3. Tous responsables !
Il n’y pas d’infox sans l’internaute qui la partage !
- L’infox prend aux sentiments : l’internaute ému partage sans réfléchir et dans le cas d’une fausse accusation, les insultes partent très rapidement.
- Sentiment d’impunité : l’anonymat ou le fait de poster un commentaire parmi des milliers peut donner l’impression de pouvoir tout dire sans aucun risque.
III. Solutions proposées
1. Assurer la liberté d’expression
- Attention au contrôle : des gouvernements peuvent profiter de ce problème pour voter des lois qui limitent la liberté d’expression.
- Maintenir l’anonymat : bien utilisé, il permet à tout citoyen d’exprimer plus librement son opinion.
2. Sensibiliser les internautes
- Plus d’éducation aux médias à l’école : multiplier les cours où les enfants apprennent à lire une image, à vérifier les sources avant de partager une info.
- Encourager les journaux à lutter contre la désinformation, comme Le monde, qui propose une rubrique « Les décodeurs » destinée à « démonter » les fausses informations.
3. Responsabiliser les plateformes
- Imposer la modération : ne plus tolérer des discours haineux et racistes comme on peut les voir sur des forums en France.
- Encourager la collaboration avec d’autres médias : les réseaux sociaux peuvent confier à des médias spécialisés la vérification des infos, en échange d’une rémunération.
À vous !
À vous de jouer maintenant ! Vous pouvez préparer votre propre plan sur ce sujet et vous entraîner à présenter l’exposé. Mais vous pouvez aussi plus simplement exprimer votre opinion dans les commentaires ci-dessous !