Vous voulez savoir comment réussir un essai argumenté au DALF C1 ? Alors, suivez le guide !
Qu’est-ce qu’un essai argumenté au DALF C1 ?
Au DALF C1, l’essai argumenté constitue la deuxième partie de l’épreuve de production écrite. Je vous invite à consulter le modèle de synthèse proposé pour la première partie.
En bref, dans un essai argumenté au DALF C1, le candidat doit développer une opinion personnelle, en suivant la consigne qui décrit la situation de communication : rôle, type de texte, destinataire, etc. Attention, le terme officiel essai argumenté est assez ambigu. Il faudrait plutôt dire texte argumentatif. En effet, le candidat peut être amené, selon les consignes, à écrire une lettre ou un article, ou encore à participer à un forum électronique, etc. La longueur minimum est de 250 mots.
Le sujet d’un essai argumenté au DALF C1 a toujours un rapport direct avec le thème des documents imposés pour la synthèse. C’est pourquoi il est conseillé de faire les 2 exercices dans l’ordre : lorsque vous démarrez l’essai, le sujet vous est devenu familier. Mais attention : il s’agit bien cette fois de développer des idées personnelles, avec des exemples tirés de votre expérience et de votre environnement. Il ne s’agit pas de réutiliser le contenu des documents sources.
Cet exercice est plus rapide que la synthèse. Normalement, 1 heure devrait suffire.
Je vous propose maintenant d’observer la méthode à suivre en 3 étapes : 1. Planifier 2. Rédiger 3. Réviser.
Comment réussir un essai argumenté au DALF C1
Découvrez d’abord le sujet, qui comprend seulement une consigne :
Au nom d’une association qui lutte contre les discriminations en milieu professionnel, vous écrivez à la ministre du Travail pour dénoncer les discriminations linguistiques dont souffrent de nombreux salariés. Vous insistez sur leur gravité en vous appuyant sur des exemples précis et vous proposez des mesures concrètes. 250 mots minimum
Étape 1 : je planifie l’essai argumenté (de 20 à 25 minutes)
Cette grande étape comprend les opérations successives qui vont amener à établir le plan détaillé de l’essai argumenté.
1.1. J’analyse le sujet
Dans la plupart des cas, la consigne impose une simulation : le candidat doit jouer un rôle dans une situation donnée. Le premier travail consiste donc à bien comprendre la situation de communication et à développer son contexte. Pour cela, je vais me poser des questions très précises.
Dans un essai argumenté au DALF C1, la consigne impose une simulation : le candidat doit jouer un rôle dans une situation donnée
Qui suis-je selon la consigne ?
Je suis président d’une association qui lutte contre les discriminations, de toutes sortes, en milieu professionnel. Donc je n’écris pas dans un but individuel. Je ne vais pas parler des discriminations dont je souffre personnellement : je vais exposer les exemples et les témoignages que j’ai pu recueillir dans le cadre de mon activité associative.
Puisque je dois évoquer mon association dans le texte, ce serait plus réaliste d’imaginer son nom. Par exemple : association pour l’égalité au travail (EAT).
Quel est le problème ?
Mon association juge inacceptables les discriminations linguistiques dans le milieu du travail en général. C’est le moment de rappeler mes connaissances générales sur le sujet. De nombreux employés sont inégalement traités à cause de de leur manière de parler, etc. Même si la parution d’un livre a attiré l’attention du public sur ce problème, il intéresse encore trop peu de monde, surtout dans les entreprises.
À qui dois-je écrire ?
À la ministre du Travail. Comme c’est un membre du gouvernement, je devrai utiliser un registre de langue très formel. Par ailleurs, je dois essayer de comprendre mon destinataire, de me « mettre à sa place » pour adapter mon argumentation. C’est quelqu’un de très occupé. En comparaison avec des problèmes graves comme le chômage ou la formation professionnelle, les discriminations linguistiques ne doivent pas être la priorité de son ministère. À moi de convaincre de leur importance.
Quel type de texte ?
La consigne dit « Vous écrivez à la ministre… ». Il s’agit donc d’une lettre formelle. C’est d’abord un texte argumentatif, comme toujours à l’examen, mais qui doit adopter une forme particulière. Je devrai mentionner le destinataire, préciser l’objet, signer à la fin, etc. Je devrai obligatoirement employer des formules standard, notamment pour commencer la lettre et saluer le destinataire.
Dans quel but ?
En général, la consigne indique clairement le but du texte à écrire. D’une part, je dois « insister sur la gravité » des discriminations linguistiques au travail, exemples à l’appui, pour convaincre la ministre de s’en préoccuper. D’autre part, je dois lui proposer « des mesures » pour lutter contre ces inégalités. Et des mesures « concrètes », c’est-à-dire précises et applicables.
1.2. Je cherche des idées
C’est le moment de faire un gros remue-méninge (brainstorming), c’est-dire de chercher et noter rapidement les idées sur un brouillon. Si j’ai le droit de reprendre dans les documents sources une ou deux idées qui me semblent pertinentes pour mon objectif, je n’oublie pas que je dois surtout exposer mes propres arguments et exemples, tirés de ma réflexion personnelle et de mon environnement. Dans ce modèle, ils seront ancrés dans la société française qui est la mienne, mais ils peuvent provenir de tous les pays, selon l’expérience du candidat.
D’abord, j’ai besoin d’arguments pour exposer la gravité des discriminations linguistiques au travail et les illustrer par des exemples précis. Je n’oublie jamais à qui je m’adresse (mon destinataire) : mes arguments doivent convaincre la ministre de la nécessité d’intervenir. Je cherche des exemples marquants — si nécessaire, je les invente — et surtout j’évite les anecdotes sans importance qui affaibliraient mon argumentation.
Je n’oublie jamais mon destinataire : je recherche des arguments et des exemples qui pourraient le convaincre
Soit, par exemple :
- Discriminations linguistiques très présentes en France, pays où même un Premier ministre — Jean Castex en 2020 — est moqué pour son accent dans la presse et les réseaux sociaux.
- Mais Castex a accédé aux plus hautes fonctions malgré son accent : une exception !
- Parution de livres importants (Philippe Blanchet, Jean-Michel Apathie) a attiré l’attention. Malgré tout, le phénomène reste méconnu.
- Une enquête IFOP publiée en janvier 2020 révèle que plus de dix millions de personnes en France seraient concernées par ces discriminations. Pourtant, cela reste un handicap invisible.
- Le phénomène ne touche pas seulement les personnalités des médias, mais tout le monde. Surtout les métiers de contact (enseignement, commerce…), mais pas uniquement. Témoignage d’un ingénieur qui s’est vu refuser un poste à cause de son accent du nord.
- Pour une personne discriminée, la carrière peut devenir une véritable course d’obstacles : obstacle à l’embauche, obstacle à l’épanouissement, obstacle à l’avancement…
- Obstacle à l’embauche : l’accent sert de barrage à la sélection. On refuse un accent du sud qui évoque les vacances, qui n’annonce pas l’engagement et la performance. Pourtant, critère non recevable car sans rapport avec les compétences. Des travailleurs se résignent à rester dans leur régions, renoncent aux postes prestigieux à Paris.
- Le recruteur ne discrimine pas uniquement selon l’origine géographique, mais aussi sociale. Une prononciation typique de quartier populaire constitue un handicap lors de l’entretien d’embauche.
- Obstacle à l’épanouissement. Une des sources de souffrance au travail. Les stigmatisations engendrent un mal-être. Le salarié ne peut exprimer tout son potentiel. Nombreux cas de mise au placard : on lui refuse les missions les plus intéressantes. Cela peut même aller jusqu’à des sanctions économiques : moins de primes, écarts de salaire.
- Obstacle à l’avancement : plus on monte dans la hiérarchie, plus le problème de l’accent se fait sentir. Les plus hautes fonctions restent réservées à ceux qui parlent selon la norme parisienne.
Ensuite, je dois proposer des mesures concrètes. Là encore, je pense au destinataire : a-t-il déjà pris des mesures ? Mes propositions le concernent-elles directement ? Sont-elles réalisables ?
- Faire appliquer les lois existantes avec plus de rigueur, renforcer les contrôles. Une nouvelle loi serait inutile, car toute forme de discrimination est déjà interdite au travail par le code pénal. Une prononciation est, comme la couleur de peau, un attribut de la personne et refuser cela c’est rejeter la personne, donc c’est discriminant.
- Malgré tout, une loi restera toujours difficile à appliquer, surtout pour le recrutement. Comment prouver une discrimination linguistique à l’embauche devant un tribunal ?
- Miser sur la sensibilisation : les employeurs ne doivent plus trouver normal ce type de discrimination. Informer les recruteurs, par une campagne d’information, que les discriminations linguistiques sont sévèrement punies par la loi.
- Formation professionnelle : intégrer à la formation des futurs managers un module sur la tolérance linguistique au travail.
- Lancer une enquête. Pas encore d’enquête spécifique au travail. Notre association serait prête à communiquer les données qu’elle a déjà recueillies.
- Créer un centre d’appels dédié, qui pourrait recueillir les témoignages par téléphone.
- Demander au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de sanctionner la glottophobie à la télévision, au même titre que les autres discriminations.
1.3. Je prépare le plan détaillé
C’est le moment de préparer le plan qui me guidera dans la rédaction du texte. Pour réussir un plan argumentatif, je dois :
- prévoir une introduction, un développement et une conclusion qui respectent les particularités du type de texte demandé.
- structurer mon développement en 2 ou 3 parties équilibrées, de longueur à peu près égale.
- organiser logiquement la progression du texte en fonction de l’objectif à atteindre.
- sélectionner et mettre en valeur les arguments qui peuvent être les plus convaincants pour mon destinataire.
- développer chaque argument essentiel en l’étayant par des idées secondaires et des exemples.
Dans mon exemple, on peut considérer la structure générale du développement comme déjà établie par la consigne : gravité du phénomène + solutions proposées.
Voici donc mon plan détaillé en 2 parties. Sur un brouillon personnel, je ne rédigerais pas mes phrases et j’utiliserais des abréviations pour gagner du temps.
Introduction
— Motif du courrier
— Glottophobie répandue en France, même dans les médias officiels.
— Cas Jean Castex, à la fois révélateur et non représentatif : malgré son « handicap », il occupe les plus hautes fonctions.
I. Une course d’obstacles
- Obstacle à l’embauche
— L’accent comme critère de sélection. On refuse un accent du sud qui évoque les vacances, pas l’engagement ni la performance. Pourtant, critère non recevable car sans rapport avec les compétences.
— Discriminations non seulement géographiques, mais sociales. Une prononciation typique de quartier populaire : un handicap lors de l’entretien d’embauche. La prononciation comme cause du chômage ?
2. Obstacle à l’épanouissement
— Frein à l’avancement : Les plus hautes fonctions réservées à ceux qui parlent selon la norme parisienne. Voire sanctions économiques : moins de primes, écarts de salaire.
— Souffrance au travail : difficile à croire, mais graves conséquences d’un simple accent. Dans les entreprises les moins tolérantes, souffrance au travail avec pathologies liées : stress, dépression.
II. Mesures proposées
1. Appliquer la loi existante
— Inutilité d’une nouvelle loi : prononciation, comme la couleur de peau = attribut de la personne. Refuser cela c’est rejeter la personne, donc c’est discriminant. Or, toutes formes de discriminations au travail déjà interdites par le code pénal.
— Rappeler la loi aux recruteurs : envoyer circulaire aux entreprises.
— Mais difficile à appliquer : comment prouver une discrimination linguistique devant un tribunal ?
2. Lancer une enquête
— Pas encore d’enquête spécifique au travail. Permettrait de prendre des mesures pour sensibiliser les différents acteurs.
— Proposition d’aide : notre association prête à communiquer les données recueillies.
Conclusion
— Appel à l’action
— Salutations
Étape 2 : je rédige l’essai argumenté (de 25 à 30 minutes)
Avec un plan suffisamment détaillé, je peux maintenant passer à la rédaction sans crainte d’oublier des idées importantes. C’est le moment de se rappeler les règles à respecter selon le type de texte.
Que doit contenir une lettre formelle ?
Contrairement à d’autres types de textes, une lettre formelle doit respecter une norme. Elle doit obligatoirement comporter :